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Mali : la sortie ratée de Boubou Cissé fait polémique

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La sortie de l’ancien premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta, en appelant le gouvernement de transition à organiser à nouveau des concertations nationales, est accueillie par l’opinion malienne comme une provocation de trop.

 

Dans un long message posté sur sa page facebook, Boubou Cissé, alors qu’il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par la justice malienne, pour plusieurs faits relatifs à la corruption et aux malversations financières, prétend encourager le gouvernement de transition à organiser des concertations nationales.

 

De l’avis de l’ancien premier ministre qui a discrètement quitté la capitale malienne, les concertations auxquelles il en appelle, sont le seul gage de réussite d’une sortie de crise.

 

Venant d’un Malien sans reproche et dont la posture et le passé ne suscitent pas un déception, on aurait bien pu accepter la légitimité dont il pourrait bien jouir pour tenir de tels propos. Mais venant d’un ancien ministre de l’économie et des finances, bombardé premier ministre, aux mains duquel le malheur est arrivé au pays, l’on ne peut être que blessé dans son âme.

 

D’abord, posons le vrai débat, avant d’en venir à la personne de Boubou lui-même : Qui était le chef du gouvernement qui a organisé les législatives ayant outré les Maliens et précipité la chute du régime IBK ? Qui a ensuite encouragé la corruption et les marchés publics à hauteur de milliards de francs de gré à gré ? N’est-ce pas Boubou Cissé à l’hôtel des finances ?

 

Qui a fait acheter au Mali des hélicoptères usés, depuis toujours cloués au sol ? Qui a monté les contrats d’acquisition des blindés dits ‘’en carton’’ ? Qui a ordonné le paiement des milliards de francs à la société sud-africaine PARAMOUNT pour des marchés non exécutés ? Qui a poussé la BMS-SA à ouvrir un petit bureau à la Primature sous Babali Bah dans le seul but de blanchir des capitaux ? Qui a enfin favorisé l’établissement irrégulier de Securiport qui a coûté des dizaines de milliards au trésor public pour des services frauduleux et fictifs pour la plupart ? Pour ne citer que ces quelques montages que le commun des mortels ne finira à payer dans les vingt prochaines années.

 

Autant de questions dont les réponses sont entre les mains de Boubou, font débat. Pendant que la justice malienne cherche à éclaircir les choses, en tentant de l’écouter pour la lumière, celui qui se prend pour un économiste, sans jamais parvenir à sauver son pays de la misère, fait une diversion. Il prend tout le monde à contrepied et fait la diversion en appelant à des concertations, comme si ces coûteux foras cycliques (pour le simple partage du gâteau), sont la solution au Mali qui n’est tombé et jusqu’ici, peine à e relever que du fait de la mauvaise gouvernance érigée en système que les autorités de la transition tentent tant bien que mal à enrayer.

 

On peut à ce jour accuser la transition de tout ce qu’on désire sauf que tous les dossiers ouverts par les autorités judiciaires ont d’abord une base documentée. S’attarder à crier à la chasse aux sorcières, n’est autre qu’une insulte que l’on fait à l’endroit des institutions judiciaires.

 

Sans trop s’attarder sur le fait que des concertations ne sont efficaces que si l’autorité de l’Etat y veille, il faut admettre que Dr Boubou Cissé doit d’abord au même titre que tous ceux qui sont cités mdans des dossiers, doit accepter de répondre à la justice de son pays, avant de tenter de se dérober en se camouflant derrière un impossible pardon qu’il guette en faisant comme si ce n’est que quand il faut partager un gâteau qu’il est possible de réunir les Maliens. Qu’il respecte d’abord les institutions judiciaires de son pays ! A bon entendeur salut !

 

Mahamadou Traore Afrik-Nation

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