Ce que nous voulons avant tout, c’est la paix”, assure Melvine Zoega, 37 ans. “On le dit aux jeunes: il faudra accepter la défaite, qu’importe celui qui gagne”, renchérit David Tokpah, 55 ans. “Notre passé a été trop horrible pour que ça recommence”, insiste-t-il.
Assis sous un abri de tôle qui jouxte une station essence de Buchanan, à quelque 150 km à l’est de Monrovia, les hommes se lèvent un à un pour défendre leur candidat et énoncer leur priorité: un meilleur système de soins et d’éducation, une vie moins chère, plus de routes, plus d’emplois et le maintien de la paix.
La mort récente de trois personnes dans le nord-ouest lors d’affrontements entre partisans des deux principales forces politiques a rallumé chez eux les craintes d’un retour de la violence dans un pays encore meurtri par des guerres civiles qui ont fait 250.000 morts entre 1989 et 2003.l’expérience pour faire encore mieux”, ajoute-t-il.
A 57 ans, l’ex-attaquant de génie du PSG, de Monaco et de l’AC Milan, unique Ballon d’or africain en 1995, gamin des bidonvilles de Monrovia, conserve une forte popularité chez les jeunes qui s’identifient à lui dans un pays dont plus de 60% de la population a moins de 25 ans.
En 2017, il l’avait emporté avec plus de 61% au second tour contre Joseph Boakai.
Dans les rues de la capitale, son portrait le montrant aux côtés de sa colistière Jewel Howard-Taylor, ex-femme de Charles Taylor, un acteur majeur de la guerre civile condamné pour crime contre l’humanité, est partout.
Son parti, le Congress for Democratic Change (CDC) multiplie les cortèges dans les rues, leurs enceintes déversant des musiques à sa gloire à plein tube.
Outre Joseph Boakai, Alexander Cummings, philanthrope et ancien dirigeant de Coca-Cola, et l’avocat défenseur des droits humains Tiawan Gongloe sont ses principaux rivaux.
Leur résultat pourrait être déterminant dans la perspective d’un second tour.
Source : AFP