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Sites d’orpaillages dans le nord du Mali : Un rapport qui accable les ‘’groupes armés’’

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Crime organisé : réponse ouest-africaine au trafic (OCWAR-T) a publié un rapport intitulé : «Trafic de main d’œuvre dans l’EMAPE : Étude des risques dans les sites d’orpaillage saharo-sahéliens». Ce rapport accable les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation ainsi que les groupes extrémistes violents qui tirent profit d’importantes sources de revenus provenant de l’or.

Coordonnée par Giz, l’initiative Crime organisé : réponse ouest-africaine au trafic (OCWAR-T) est mise en œuvre par l’Institut d’études de sécurité (ISS) et l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée. Le rapport «Trafic de main d’œuvre dans l’Emape (Extraction minière artisanale et à petite échelle de l’or) : Étude des risques dans les sites d’orpaillage saharo-sahéliens » est l’œuvre de Mme Alice Fereday, analyste principale à l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée.

Ce document de recherche disponible en ligne évalue les risques d’exploitation et de trafic de main d’œuvre dans les zones aurifères du nord du Niger et du Mali. «Il examine les modalités de recrutement et d’emploi, les risques que ceux-ci représentent pour les travailleurs et les facteurs structurels qui contribuent à la vulnérabilité des orpailleurs. Il recense également les principales possibilités qui s’offrent aux décideurs politiques de gérer ces risques tout en reconnaissant le rôle crucial de l’extraction de l’or comme moyen de subsistance et facteur de stabilité des populations locales», souligne son auteure.activités d’orpaillage à condition que les règles et pratiques religieuses soient respectées. Les dirigeants de ce groupe ne prélèveraient pas systématiquement la zakat (taxe religieuse) à N’Abaw, mais exigeraient qu’elle soit payée pour tout montant supérieur à 1 million de FCFA », précise-t-il. Le document mentionne que la sécurité des orpailleurs sur ce site est assurée par les combattants du Jnim qui intervient en cas de différends ou de conflits.

Etats appelés à formaliser l’orpaillage artisanal

Le rapport met aussi en évidence l’impact dévastateur des produits chimiques utilisés dans le traitement de l’or sur le bétail et la destruction partielle des zones de pâturage par les activités d’orpaillage. À N’Tahaka, les éleveurs ont été privés d’une superficie de plus de 10 kilomètres carrés avec le développement de l’orpaillage.

A l’en croire l’auteure, la majorité des activités n’est pas taxée à cause du caractère informel du secteur miné par le trafic des manœuvres et l’exploitation des orpailleurs.

Le rapport appelle les Etats à formaliser l’orpaillage artisanal qui représente des opportunités pour les gouvernements. «Les effets négatifs des mesures de répression de l’orpaillage, aggravés par le développement continu des économies illicites et du crime organisé dans les zones aurifères, ont soulevé des suggestions que les États devraient formaliser l’orpaillage artisanal plutôt que de le criminaliser. Outre les bienfaits de l’orpaillage jouant le rôle d’une «éponge» économique offrant des moyens de subsistance aux communautés et une alternative aux activités illicites ou aux groupes armés pour les personnes vulnérables au recrutement, la formalisation et la réglementation de l’orpaillage artisanal pourraient représenter des opportunités pour les gouvernements eux-mêmes. Il s’agit notamment d’opportunités en termes de revenus, tels que la taxation, et de points d’entrée pour renforcer la présence et la légitimité de l’État dans des zones autrement isolées. La formalisation pourrait également représenter une étape clé dans la lutte contre les risques liés à la traite des personnes dans l’orpaillage ».

Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger

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