Cela fait quelques mois que des grosses pointures du monde politique et des Affaires sont interpellées et mises sous mandat de dépôt, dans le cadre de la lutte contre la corruption. Ce sont réalité, des personnalités, des Hauts cadres et responsables administratifs et politiques ainsi que Hommes d’Affaires qui sont interpellées. Et cela, pour des questions relevant de plusieurs domaines de gestion, tant dans le public que le privé. Le listing contient donc des élus, ministres, responsables sportifs et même des diplomates.
Toutefois, nous n’avons pas le devoir de préciser que, seul le jugement pourra clairement déterminer leur culpabilité ou non. Voilà pourquoi, notre réflexion va s’intéresser strictement au sujet de leur interpellation. C’est bien sûr de la lutte contre la corruption dont il s’agit. Ainsi, la qualité des personnes interpellées dans ce cadre, donne véritablement un sens à la volonté et surtout, à la détermination des plus Hautes autorités de la Transition, pour mener une lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière.
Autrement dit, dans cette logique, personne ne pourrait être épargné. Et que chaque citoyen pourrait bien répondre, un jour ou l’autre, de la gestion faite du bien public, qu’il soit privé ou étatique. De même, vu le nombre actuel des grosses têtes interpellées et qui sont mises sous mandat de dépôt, l’on peut aisément s’interroger sur la définition de la conscience professionnelle. Sur la bonne gouvernance dans la gestion du bien public.Il y a également la question de l’absence de la bonne moralité, du mental patriotique. Toutes choses qui mettent en cause, voire renient le principe de la confiance. Puisque sont nombreux sous mandat de dépôt, ceux qui devraient servir d’exemples au niveau national, notamment compte tenu de leurs qualités, grades et rangs.
Même si avant la fin du procès, nul ne peut être taxé ou qualifié de voleur, il est tout de même clair que le doute qui naît de leur arrestation, porte également atteinte à leur sérieux et crédibilité. De même que cela projette une mauvaise image de toute la nation malienne hors de nos frontières. D’ailleurs, le dernier scandale qui concerne le détournement de plusieurs camions citernes, transportant du carburant de l’EDM, a mis au grand jour, l’existence de groupes et réseaux de voleurs et escrocs qui pillent l’État et la société de fournitures d’électricité, sans remords.
De toute façon, c’est déjà une bonne chose que de grosses têtes soient actuellement sous mandat de dépôt. Encore qu’il est à espérer que d’autres seraient bientôt sur la liste des personnes interpellées. Même si certains ont réussi à fuir hors du pays. Mais pourrait-on imaginer développer une nation, si ceux qui devraient avoir la confiance des populations, à tous hauts niveaux et dans presque tous les secteurs de responsabilités et d’activités, s’adonnent à détourner les biens communs ?
Cette lutte contre la corruption, déclenchée par les Autorités de la Transition, pourrait-elle déboucher sur la moralisation du citoyen malien lambda, aux fins du changement positif de comportement ? Cette lutte pourrait-elle servir de base à une bonne éducation dans la gestion du bien public ou privé ? Quoi qu’il advienne, une chose est désormais certaine : les efforts des Hautes Autorités, pour la lutte contre la corruption, sont à saluer et encourager. Mais la question de changement de mentalité et de comportement dans un pays, est perçue par un grand nombre d’individus comme le rêve de quelqu’un qui veut vider l’océan. Alors osons espérer le meilleur !
Monoko Toaly
Source : Le Pélican