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Litige foncier : Miniakabougou sommé de déguerpir

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Le village a pour seul argument d’exister là depuis 1897, du temps d’Archinard à Ségou, l’autre brandit les titres de propriété signés en bonne et due forme par les autorités compétentes.

 

Les curiosités se lèvent par légions : Comment l’Institut polytechnique rurale a réussi à obtenir un titre foncier sur des espaces occupées par un village implanté une dizaine d’années avant lui ? Quand s’est faite la levée topographique, l’implantation des bornes, avec quels témoins ? Comment peut-on donner un ultimatum de déguerpissement des familles fixé à hier mardi alors que le contentieux est pendant devant la Cour suprême ? Une information relayée par le maire au terme d’une réunion avec le chef de l’exécutif régional.

Le conflit foncier avait dégénéré, provoquant des actes de vandalisme perpétrés par des femmes sur le mur de clôture et ayant conduit à l’arrestation de plusieurs personnes et à l’interdiction pour le village de cultiver les champs qui sont dans le périmètre. De tels développements ont malheureusement le vent en poupe sous nos tropiques, avec souvent son lot de morts ou de blessés. « Certains agents publics des collectivités territoriales et des services publics intervenant dans le foncier, en complicité avec certains chefs de village ou habitants du village, dépossèdent l’ensemble des villageois de champs de culture, seule ressource de survie du village, pour les vendre à des opérateurs économiques qui s’y adonnent à des spéculations immobilières plus ou moins licites » détaillait Baba Akhib Haïdara, alors médiateur de la République un rapport. Et de mettre en garde sur le fait que « souvent, l’implication des hommes politiques est décriée dans les conflits fonciers qu’ils exacerbent par des agissements partisans ».

Le bal des égos

Ces pratiques qui perdurent ont érodé la confiance des citoyens vis-à-vis de l’administration publique. Les litiges fonciers, représentent la plus grosse partie des plaintes déposées, en vue de poursuites ultérieures. Des fois, chacun a une part de responsabilité dans ce qui arrive souvent, et surtout les égos personnels et la poursuite effrénée des vanités de la terre, font en sorte que l’on oublie qu’un mauvais arrangement, vaut mieux qu’un bon procès. En attendant, les villageois campent sur leur position : pas question de quitter les lieux sans une décision de la justice allant dans ce sens.

L’Institut polytechnique rural de formation et de recherche appliquée (ou IPR / IFRA) est un institut d’enseignement supérieur et de recherche fondé en 1897 et situé à Katibougou, à environ 3,5 kilomètres au nord-est de Koulikoro. L’institut fut créé en 1897, d’abord sous la forme d’une station de recherche agronomique, avant de devenir l’École des maîtres laboureurs en 1902. En 1913, il est érigé en Centre de stage agricole puis devient le Collègue technique agricole doublé d’une école normale en 1952. Après l’accession du pays à l’indépendance, l’établissement prend le nom d’Institut polytechnique rural (IPR). C’était en 1965. Son appellation actuelle, l’Institut polytechnique rural de formation et recherche appliquée (IPR/IFRA) de Katibougou remonte à 1996.

Fanfan

 

Source : L’Informateur

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