Mercredi sur la pelouse du stade Laurent Pokou de San Pedro, les Aigles du Mali effectueront leur troisième et dernière sortie de la phase de poule contre la Namibie. L’objectif est unique pour le sélectionneur Eric Sekou Chelle et ses poulains : le devoir de prouver leur rang pour combler les attentes placées en eux par le public sportif malien. Toute chose qui passe par une victoire contre la Namibie afin de conserver leur place de leader de la Poule E.
Rarement, le peuple malien a été derrière une sélection nationale comme cela est le cas actuellement au profit des Aigles présents à la CAN Côte d’Ivoire. Une évidence qui constituera à n’en pas douter une pression supplémentaire sur les épaules frêles du coach Eric Sekou Chelle et ses jeunes Aigles. Ce faisant, chaque sortie des Aigles est ressentie sur le plan national comme un jour de fête. Dans de tel contexte, le peuple pour la plupart profane des règles de football et des réalités des grandes compétitions ne s’attend qu’à des victoires. En cette ère où les informations sur les réseaux sociaux ont pris le dessus, les commentaires vont bon train et dans tous les sens. Même des pseudos charlatans n’hésitent pas à s’inviter dans la danse. Comme ce fut le cas à la veille du match Mali-Tunisie, quand un certain ‘’Faratigui’’ s’est rendu célèbre dans le mauvais pronostic en faveur des Aigles du Mali. Ironie du sort, cette rencontre s’est soldée par un match nul (1 but partout).
En parlant de ce match, ce n’est pas le score seulement qui a faussé les estimations des Maliens, mais surtout la qualité du jeu produit par les poulains d’Eric Sekou Chelle et surtout le mutisme de ce dernier face à certaines situations, pourtant réparables.Toujours plongé dans l’euphorie de la victoire des Aigles contre les Bafana Bafana, le public malien, dans sa majorité estimait que les nôtres allaient faire une bouchée des Aigles de carthage. Ce, surtout que le Mali réussira à ouvrir le score dès les premières minutes du jeu, plus précisément à la10ème minute sur une action personnelle de Lassine Sinayoko. Mais la joie sera de courte durée, car les Tunisiens ayant repris du poil de la bête, égaliseront à la 20ème minute par Rafia. Malgré cette égalisation au score, l’espoir des connaisseurs de cette équipe malienne ne s’est pas amenuisé. On espérait sur ce que le coach Chelle a toujours prouvé, à savoir, changer de visage, impulser du sang nouveau à son équipe et remonter au score en 2ème période. Que nenni, ce jour contre les Tunisiens, le patron des Aigles n’a point eu cette présence d’esprit. D’ailleurs les hommes qui n’ont pas assez prouvés dont Falaye Sacko ont été maintenus sur la pelouse et ceux qui étaient attendus (notamment Yves Bissouma) n’ont pu rien prouver pour changer la tendance. Le peu de salut est venu des nouveaux incorporés, tels Youssoufou Niakaté, Fousseiny Diabaté et Nènè Dorgeles.
En somme, le moins qu’on puisse dire est que l’équipe malienne a fait une prestation à demie teinte contre la Tunisie, si elle veut réellement combler les attentes et prouver son rang au sein des dix meilleures formations du continent, elle a l’obligation de sortir victorieuse de sa confrontation contre les Brave Warriors de la Namibie. Pour ce faire, le sélectionneur Eric Sekou Chelle doit être ferme et décisif sur le choix de ses hommes pour ne plus tomber dans les atermoiements et colmatage des postes (un latéral droit incrusté au poste de latéral gauche par exemple). En plus, son équipe doit avoir une âme dans le jeu, durant les 90 mn de ce match. Cela la permettra de garder la même vigueur durant le reste de la compétition en cas de qualification pour le tour suivant en sortant première de sa poule. Cela n’est point une mission impossible. Bonne chance aux Aigles.
Moustapha Diawara
Source : Le Sursaut