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Le PM dément «son dossier» au Pôle Économique

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Lors de sa première apparition publique après son alitement le plus récent, le PM ne s’est pas seulement limité aux démonstrations sur fond de règlement de comptes. Il a également tenté de lever plusieurs équivoques sur sa personne, remontant jusqu’à son passage à l’AMRTP comme Directeur général.

Un épisode qui avait laissé des traces indélébiles consignées dans certains rapports accablants que les limiers du Pôle économique et financier auraient même commencé à exploiter. Assez gênant pour que Choguel Maïga sente le besoin de monter au créneau pour tenter de battre en brèche les allégations sur sa gestion antérieure.

Le survol du sujet devant les membres de son cabinet était une allusion à peine voilée aux affirmations antérieures de Me Kassoum Tapo sur la même question et auxquelles le président du Comité stratégique a tenté d’apporter un timide démenti. Il parle pour sa part de «prétendu dossier judiciaire» contre sa personne et d’orchestration de son arrestation dans la foulée des évènements insurrectionnels contre le régime IBK. En clair, le Pm réfute catégoriquement avoir eu maille à partir avec un juge et nie implicitement avoir bénéficié d’une sélectivité de la machine anti-corruption que dénonce l’avocat Me Kassoum Tapo.À contrario de ceux qui entretiennent des considérations d’intérêts mesquins porteurs d’inimités et de divergences susceptibles de détruire tout l’échafaudage que la Transition malienne est en train de structurer à l’échelle continentale et mondiale. «Les calculs ne font pas avancer (..). Ça me fait de la pleine qu’en Afrique toute les grandes choses qu’on entreprend tombent à l’eau souvent pour des futilités, des inimitiés entre deux ou trois personnes, des contradictions qu’on peut résoudre mais qu’on pousse à l’antagonisme et quand c’est antagonique à ce moment on cherche à s’éliminer et tout l’échafaudage tombe», a déroulé Choguel, en déplorant «les petits calculs de pouvoir et d’argent à contre-sens de l’histoire et du changement de paradigme en Afrique amorcé par un noyau de convaincus au M5.

Les envolées lyriques du Premier ministre de Transition transitent ainsi brusquement vers les hostilités internes auxquelles se heurte l’AES, dont il revendique la paternité au nom du M5-RFP alors que les objectifs de ce mouvement à l’origine n’ont jamais préconisé une quelconque sortie de la CEDEAO.

En ont eu pour leur compte, dans la foulée, tous ceux qui avaient perdu foi en sa longévité. Et Choguel Maïga ne s’en est point caché et dit avoir démasqué parmi ses collaborateurs ceux qui sont sortis du bois pendant son alitement en pensant que c’était fini pour lui. «Malheureusement, ils ont perdu ce jeu…», a-t-il martelé. Tout en louant par ailleurs la loyauté de ceux qui sont restés égaux à eux-mêmes pendant son absence médicale, il en veut aux autres de n’avoir pas intégré l’agenda de Dieu que «personne ne peut arrêter».

De quoi s’ouvrir une fenêtre de tir sur tous les autres concitoyens qu’il présente dans sa démonstration comme des adversaires tapis dans divers milieux corporatistes dont l’armée, l’administration, etc., alors que la Transition amorce une phase de son «processus irréversible» qui doit reposer davantage sur un travail politique que sur «l’action coup de poing des militaires». Et pour cause : une œuvre de conscientisation de la population lui paraît d’autant plus opportun qu’il importe de l’étendre aux concitoyens en mission de forces étrangères et dont la vassalité à l’extérieur serait même transmissible par le sang à leurs enfants. «Il y a des gens qui sont au service de ces forces étrangères …

Ils ne finiront jamais et même leurs enfants vont téter ce lait là», a-t-il expliqué, en assurant reconnaître personnellement les grandes familles maliennes dont le servage au profit de puissances étrangères se lègue d’une génération à l’autre. Ceux qu’il appelle «agents de l’étranger», qu’il exclurait peut-être de la démarche de réconciliation nationale, sont reconnaissables, selon le Pm, à leur tendance à toujours épargner la France dans leurs critiques comme si épargner la Russie ferait des autres des agents de Moscou.

Et, «la seule façon d’affronter la situation, soutient-il, «c’est de disposer d’un noyau de dirigeants déterminés» et d’une masse suffisamment sensibilisée. Une façon de redonner toute sa consistance et son utilité à une aile politique de la Transition minée par les querelles intestines, quitte à ramer à contre-courant d’une dynamique de réconciliation qui ne s’accommode guère de la divisant des Maliens par une chasse aux ennemis désignés de la patrie.

En définitive, ce que la maladie n’a pu affecter chez Choguel Maïga c’est le clivage.

A KEÏTA

Source : Le témoin

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