Après plusieurs mois de crise interne sur fond de querelles de leadership et de positionnement, le M5-RFP, mouvement hétérogène ayant eu raison du régime IBK, est définitivement parti en lambeaux. S’il a pu survivre à l’avènement du M5-RFM Malikura – dont les fondateurs, pour se démarquer de Choguel, l’ont taxé de galvaudage de l’idéal du Malikura par des pratiques de mauvaise gouvernance : corruption, trafic d’influence, détournement de fonds et des biens publics sur fond de mensonges d’Etat, d’impunité.
A l’issue de sa traditionnelle assemblée ordinaire, le 22 Février dernier, on est autorisé à confirmer que le mouvement est bien «mort de sa bal mort », comme l’avait anticipé cet autre ancien membre. Et pour cause : après les Cheick Oumar Sissoko, Mme Sy Kadiatou Sow, Modibo Sidibé et Konimba, désormais réunis au sein du M5RFP-Malikura, la branche Mohamoud Dicko et les électrons libres comme Issa Kaou Djim et Clément Dembélé, une nouvelle vague de caciques et leurs partisans de l’ancienne fronde anti-IBK viennent d’en rajouter au malaise par une mortelle confusion. Il s’agit de Me Mountaga Tall, Jamille Bittar, l’Imam Oumarou Diarra et Paul Ismaël Boro entre autres.
Tout est parti de l’assemblée générale ordinaire tenue, la semaine dernière, et qui s’est transformée à une fronde contre la personne du vice-président du Comité stratégique.Tombé en disgrâce au sein de EMK qui lui a retiré le mandat de siéger en son nom au sein du Comité stratégique, Boubacar K Traoré ne pouvait échapper à la nasse de contempteurs qui avaient inscrit au chapitre de l’assemblée la désignation d’un nouveau président. Sauf qu’à leur grande surprise, à la demande de Boubacar K Traoré, disent-il, les forces de l’ordre ont pris d’assaut les lieux empêchant à certains d’accéder à la salle.
C’est ainsi que des jeunes surexcités vont crier à l’instrumentalisation du Comité stratégique par son président intérimaire en dénonçant le recours inédit à des agents de l’ordre pour quadriller le siège du mouvement. Et, selon leurs témoignages, vice-président ne serait qu’une marionnette entre les mains de Choguel Maiga.
La rencontre a été finalement sanctionnée par une série de décisions dont le remplacement, avec effet immédiat, de Boubacar K Traoré par l’Imam Oumarou Diarra, ainsi que la décision de tenir désormais les réunions du Comité Stratégique de façon rotative dans les sièges des différentes entités constitutives du mouvement.
Avec deux directoires dirigés respectivement par Oumarou Diarra et Boubacar K Traoré, la seule entité politique sur laquelle s’appuyait Choguel pour garder son poste part du coup en lambeaux. Et la question est de savoir si ces employeurs vont tenir compte de cet esseulement relatif pour justifier un autre redressement de la trajectoire de la Transition après une rectification, presque ratée.
Amidou Keita
Source : Le témoin