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Afric’Actu : Tchad : la loi du plus fort !

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L’un des principaux opposants à la Transition militaro-civile tchadienne pilotée par Général Mahamat Idriss Déby Itno, son cousin Yaya Dillo Djerou, a été atrocement assassiné mercredi dernier suite à l’assaut de l’armée au siège de son parti. Accusé d’avoir commandité l’attaque de l’Agence Nationale de la Sécurité d’Etat, cet opposant farouche devait subir la Loi du talion. Dillo constituant en réalité une réelle menace, autant s’en débarrasser pour s’assurer la victoire à la présidentielle de Mai 2024. Gal Kaka ne fait que perpétuer une tradition au Tchad : la loi du plus fort pour régner !

Le 20 avril 2021, Gal Mahamat Idriss Déby Itno a été proclamé par l’armée président de l’autorité de Transition, à la tête d’une junte de 15 généraux, après la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front, selon les sources gouvernementales. Il avait immédiatement promis de rendre le pouvoir aux civils dans le cadre d’élections prévues dix-huit mois plus tard et assuré par la suite qu’il ne s’y présenterait pas. L’échéance a été repoussée de deux ans. Au finish, le Mouvement patriotique du salut (Mps) «parti majoritaire» fondé par son défunt père, l’a récemment investi pour le scrutin. Mais si sa candidature est désormais officielle, deux opposants faisaient ombrage à ses ambitions pour légitimer son pouvoir par les urnes. Il s’agit de Succès Masra et Yaya Dillo.

Le Premier, après un exil de plusieurs mois en France, occupe désormais le poste de Premier ministre. Il a pu être récupéré et dompté par N’Djamena. Sauf un miracle, il ne sera plus candidat à la future présidentielle. Mais le second, plus irréductible et ayant refusé toutes les avances du pouvoir, devait mourir pour le faire taire à jamais. Et faire une mise en garde à toute éventuelle voix discordante ! Le régime de Kaka ne voulait pas que Dillo, qui avait nié les accusations à son encontre, se défende devant la Justice. L’ultime choix qui lui restait était d’écarter définitivement de l’élection présidentielle prévue le 6 mai, cet adversaire ennuyant.  Depuis des décennies, c’est de cette manière que procède-t-on à N’Djamena pour s’éterniser au pouvoir. Les élections ne sont pas organisées tant que le Prince du jour n’a pas rendu le boulevard libre.

Gaoussou Madani Traoré

Source : Le Challenger

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