Pour certains, il était le Tigre ou “waranigala”, pour d’autres, il incarnait “diougouni” ou le hérisson, et pour la majorité des Maliens, Soumeylou Boubèye Maïga était l’homme politique le plus complet de l’histoire contemporaine du Mali. Le 21 mars 2022, il mourait en détention dans une clinique “carcérale” de Bamako.
En ce lundi noir et fatidique là, celui qu’on appelait et hélait par ses initiales SBM perdait le combat que nul être vivant ne gagne. A ce jour, ce rappel à Dieu demeure, sans conteste, le seul défi qui fit plier le Tigre. C’est pourquoi, deux ans après, le peuple malien pleure, toujours et encore, celui dont il refuse de croire à la disparition. Mais, l’évidence est là. Soumeylou est bel et bien mort !
Jeudi 24 mars 2022, que du monde au domicile familial de SBM, au Quartier du fleuve, à Bamako : famille, amis, connaissances, camarades de lutte politique, cadres de l’administration malienne et collaborateurs de Soumeylou Boubèye Maïga s’étaient retrouvés pour lui rendre un dernier hommage, cinq jours après son décès dans une clinique de la capitale où il était soigné depuis mi-décembre 2021 après un séjour à la Maison centrale d’arrêt de Bamako où il fut incarcéré en août 2021 et où il aurait attrapé la maladie fatale ! On lisait sur les visages une immense tristesse sans précédent qui en disait long sur le vide que laissait l’homme. Un héritage lourd à porter ! Au cimetière de Niaréla où repose le natif de Gao, l’atmosphère était encore plus pesante mais elle marquait définitivement la fin d’un cycle de vie de 70 années pleines et entières.sortant Amadou Toumani Touré est réélu.
Avec les autres candidats de l’opposition regroupés au sein du Front pour la démocratie et la République (FDR) – Ibrahim Boubacar Kéita, Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise et Tiébilé Dramé – il conteste les résultats d’un scrutin qu’il estime entaché de fraudes et dépose un recours devant la Cour constitutionnelle ; ce recours est rejeté le 12 mai 2007.
Le 6 avril 2011, Soumeylou Boubèye Maïga est nommé ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale dans le gouvernement de Cissé Mariam Kaïdama Sidibé.
Lors du coup d’Etat du 22 mars 2012 d’Amadou Sanogo, Soumeylou Boubèye Maïga est fait prisonnier. Il entame une grève de la faim avec plusieurs hauts officiels.
Le 8 septembre 2013, Soumeylou Boubèye Maïga est nommé ministre de la Défense et des Anciens combattants dans le gouvernement d’Oumar Tatam Ly. Dès le 1er tour de la présidentielle, il avait soutenu le futur président Ibrahim Boubacar Kéita, malgré des inimités passées. Il démissionne de ce poste le 27 mai 2014 en réaction à la défaite de l’armée malienne à Kidal, face à des groupes rebelles.
Soumeylou Boubèye Maïga est nommé Premier ministre du Mali le 30 décembre 2017 par le président Ibrahim Boubacar Kéita. Il est alors le cinquième Premier ministre nommé par Kéita depuis son élection en 2013. Il est reconduit à ce poste lors de la réélection – après des élections présidentielles qui évitent au pays un vide constitutionnel – d’Ibrahim Boubacar Kéïta en août 2018. Sous le coup d’une motion de censure, Soumeylou Boubèye Maïga démissionne avec son gouvernement le 18 avril 2019. Le Premier ministre était très critiqué depuis le massacre de 160 Peuls à Ogossagou, le 23 mars 2019. Dans un contexte d’insécurité et de malaise social, une très grande manifestation, le 5 avril 2019, avait demandé un changement de gouvernance. Le 26 août 2021, Soumeylou Boubèye Maïga est inculpé puis arrêté par la chambre d’accusation de la Cour suprême du Mali, dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel pendant la présidence d’Ibrahim Boubacar Kéita. La suite et la fin, vous les connaissez !
La Rédaction
Source : Aujourd’hui-Mali