Le secteur agricole est un pilier important du développement de notre pays. Premier pourvoyeur d’emplois avec près de 80% de la population active, il contribue à hauteur de plus de 36% à la formation du Produit intérieur brut (PIB). À cet égard, ce secteur mérite d’être valorisé en concevant des projets durables devant permettre de générer de la valeur ajoutée comme la mise en place des Petites et moyennes entreprises/industries agricoles.
Conscientes de cela, les autorités de la Transition entendent poursuivre la promotion de l’esprit d’entreprise en milieu rural, tout en facilitant l’intégration économique des jeunes dans les chaînes de valeurs agricoles et les métiers non agricoles. Le choix de ces cibles se justifie par le fait que la population malienne est majoritairement rurale et jeune, près de 77% des Maliens vivent en milieu rural.
Il est donc impossible de parler de développement économique et social de notre pays, notamment de son secteur agricole sans une prise en charge de la jeunesse rurale. Potentiel inestimable dont il faut profiter en résolvant les défis liés à l’équipement agricole et à l’accès au financement auquel ces jeunes sont confrontés. Surtout de qualification pour permettre à cette jeunesse de jouer sa partition dans un monde très compétitif et très ouvert.
Lancée vendredi dernier à Sikasso par le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement, le col Abdoulaye Maïga qui y représentait le chef de l’État, le deuxième projet de Formation professionnelle, insertion et appui à l’entrepreneuriat des jeunes ruraux (Fier II) entre dans ce cadre. La cérémonie de lancement a enregistré la présence de la ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Bagayoko Aminata Traoré, des représentants du Conseil national de Transition (CNT), des autorités locales et régionales de Sikasso , Bougouni, Koutiala, Ségou, Koulikro et Kayes ainsi que des fédérations nationales des organisations des femmes et des jeunes ruraux.
Fier II est une initiative de l’État malien qui bénéficie du soutien technique et financier du Fonds international de développement agricole (Fida). D’un coût de 59,5 milliards de Fcfa, ce projet cible les jeunes ruraux femmes et hommes âgés de 15 à 40 ans. À terme, 60.000 jeunes ruraux bénéficieront d’une formation professionnelle ou d’une insertion économique dans un créneau porteur. Le projet couvre les Régions de Koulikoro, Sikasso, Kayes et Ségou. 12 cercles seront retenus dans des zones de concentration. Il sera étendu aux bassins de production dans les Régions de Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal.
Le projet sera ensuite étendu à l’ensemble des régions du Mali. En ratissant aussi largement, les autorités de la Transition respectent à réaffirmer leur engagement en faveur des actions concrètes visant l’amélioration des conditions de vie de nos populations, a souligné le ministre. d’État ministre, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga. L’ambitionne en la matière est, selon lui, de consolider les acquis de la première génération du projet Fier; réalisé de 2014 à 2022 et qui «a donné un espoir en apportant des solutions adaptées au bien-être des jeunes et des communautés». Il importe, pour ce faire, d’intensifier les actions de terrain en mettant l’accent sur la productivité.
Pour y arriver, un Fonds de garantie financière durable et un fonds de refinancement des Systèmes financiers décentralisés sont mis en place, a assuré le ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Mme Bagayoko Aminata Traoré a ajouté que 12.000 Activités génératrices de revenus (AGR) et 5.000 micro-entreprises rurales individuelles sont promues et financées. S’y ajouté, selon elle, la création de 40.000 emplois directs et l’installation d’infrastructures économiques agrégées. Elle a invité les jeunes ruraux à en tirer le maximum de profil.
Le représentant du Fida, Oumarou Mazou, a exprimé toute sa satisfaction d’avoir participé à ce lancement qu’il a qualifié de «début d’un voyage passionnant vers l’acquisition de compétence et de développement personnel, la transformation professionnelle chez les jeunes ruraux dans des métiers agricoles». La cérémonie a été marquée par des témoignages émouvants de certains jeunes bénéficiaires du projet Fier et l’intermède musical de balafon de Nèba Solo sous une fine pluie. La visite des stands d’exposition des produits de certains jeunes bénéficiaires a mis fin à la cérémonie de lancement du projet Fier II au stade municipal de Sikasso.
Fousseyni DIABATÉ
Amap-Sikasso
L’Essor