Le dialogue Intermaliens, lancé depuis quelques jours, s’est terminé au niveau communal, régional et à l’extérieur, dans les pays où réside une bonne colonie malienne. Ce dialogue fait suite à la grande décision controversée de la suspension des activités des partis et mouvements politiques.
En effet, le contexte politique malien est entré dans une logique de confusion, sur la base du non-respect du chronogramme et du délai imparti à la Transition. L’on pourrait se référer sur les assises nationales, à la faveur desquelles, les autorités de la Transition s’étaient donné une durée de 24 mois, pour restituer le pouvoir aux civils. Mais, le constat est que, depuis le mois de mars passé, aucun signe n’a été fait dans le sens du retour imminent à une vie constitutionnelle normale.
Les élections ne sont plus à l’ordre du jour. Surtout, lorsque les principaux acteurs et (animateurs de la scène politique, ne sont plus autorisés à animer la vie publique. Cela, sur toute l’étendue du territoire national. Alors comment pourrait-on espérer un retour à une vie constitutionnelle normale, sans les mouvements et partis politiques ?
Le dialogue, sous quelle que forme que ce soit, est toujours utile. Quand les filles et fils de la nation se réunissent pour trouver des voies et moyens afin de sortir de la crise, cela est une très bonne chose. Quoiqu’il en soit, le dialogue est utile pour une nation. Et le contexte de dialogue devrait aussi être en harmonie avec le contexte de la démocratie. Tant la démocratie est utile et nécessaire pour l’exercice d’expressions plurielles et des libertés. Il faut donc espérer un contexte démocratique pour que chaque citoyen soit bien à l’aise pour exprimer ses opinions. Les phases communales et régionales sont désormais terminées, vivement donc la phase nationale avec cette fois-ci, la participation des principaux acteurs politiques !
De toute façon, il faut un chronogramme précis pour le retour à l’ordre constitutionnel à l’issue de ce dialogue Intermaliens. Dans le fond, l’idée de réunir les filles et fils du pays pour réfléchir et penser pour le pays, dans un contexte de crise, est à saluer. Mais l’on espérait aussi que cette initiative pourrait aboutir à de bonnes proposions pour le retour à l’ordre constitutionnel normal. Mais pouvait-il en être ainsi alors que les responsables (les Etats-majors) des mouvements et partis politiques n’ont effectivement pas pris part à ce dialogue ?
Que le dialogue, le vrai dialogue, triomphe dans le vrai esprit de la démocratie !
Monoko Toaly
Source : Le Pélican