À l’exception de la première République, qui a choisi l’option socialisme pour diriger le Mali, les régimes d’exception, du parti unique, la démocratie, les transitions militaro-civiles ont navigué entre une gestion affairiste et une corruption généralisée pour servir leurs propres intérêts. Ce système de prévarication aux antipodes d’une gouvernance vertueuse a érodé les fondements de l’État, plongeant notre pays dans l’antiquité. Pourtant, le Mali ne manque pas de ressources humaines qualifiées pour redorer son blason. Comment y parvenir ?
Si les slogans, de quelle que nature qu’ils soient, pouvaient bâtir une nation forte et émergente, le Mali en serait une des plus enviées au Mali. La preuve. Depuis la rectification dite de la transition en 2021, des slogans politiques remplacent des réponses adéquates aux préoccupations des Maliens. Ils sont assénés de sorte que certains de nos compatriotes croient dur comme fer à des lendemains sans anicroche. Et plusieurs d’entre eux les considèrent comme un vrai projet de société pour sortir notre pays de la situation déshonorante dont il vit depuis 2012.
Le gouvernement, mis en place, à cet effet, pour conduire cette politique de rectification, abreuve les Maliens de slogans creux. On leur parle de «Mali Koura», «Souveraineté retrouvée», «Refondation de l’État». Des slogans assortis d’aucune vision pour que le Mali retrouve son rayonnement international d’antan. Finalité. Ils ne servent que les intérêts de leurs concepteurs politiques qui profitent de cette confusion délibérément entretenue pour préserver leurs avantages financiers et renforcer leur position dans l’appareil d’État. Et la vérité a fini par rattraper le mensonge. Les slogans ne se vendent plus. Ils ne mobilisent plus. Ils ne rêvent plus. Laissant les initiateurs sur le quai du regret.jeter les jalons du développement de notre pays, les régimes d’exception (1968- 1978), du parti unique (1978- 1991), la démocratie (1991- 2020), les transitions militaro-civiles (1991, 2012, 2020- 2024) n’avaient aucune vision politique pour continuer le travail entamé à l’indépendance. Ils ont profité des ruptures institutionnelles pour naviguer dans la gestion de l’État entre une gestion affairiste et une corruption généralisée pour servir leurs propres intérêts. Ce système de prévarication aux antipodes d’une gouvernance vertueuse a érodé les fondements de l’État, plongeant notre pays dans l’antiquité. Ici, il est loin de remettre en cause leur formation initiale, mais politiquement, ils étaient mal formés et idéologiquement mal préparés pour gouverner à hauteur de souhait le Mali.
Pourtant, notre pays ne manque pas de ressources humaines qualifiées pour relever le défi du développement durable. À condition qu’on leur fasse appel et utilisées judicieusement pour répondre aux attentes des Maliens. Et la transition militaro-civile en cours est appelée à changer de fusil d’épaule en abandonnant le recours à des incompétents qui triomphent sur l’argent public et dont la gestion durant quatre (04) ans n’ouvre aucune perspective à notre pays.
Yoro SOW
Source : Inter De Bamako