Courant la semaine écoulée, l’argentier de la Transition était face aux membres du Conseil National de la Transition dans le cadre d’un débat le projet de budger 2024 rectifié. C’était aussi l’occasion pour Alfousseini Sanou de se livrer à des révélations sur les difficultés de mobilisation des financements récemment annoncés du côté de la banque mondiale.
Pour situer le contexte, le locataire de l’hôtel des finances expliquera que c’est dans le cadre de l’amélioration de la fourniture d’énergie qu’un accord a été trouvé pour mettre à la disposition du Mali 60 millions de dollars dans l’immédiat et permettre à EDM de faire face aux achats de carburants ou d’énergie à partir des pays de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). La facilité vise également à accompagner le Mali dans le cadre d’autres projets sur la réalisation d’infrastructures photovoltaïques pour changer le mix énergétique”. Face à l’organe législatif, Alfouseini Sanou a fait savoir que le Mali est financièrement confronté à d’énormes difficultés dont le non-décaissement des 60 millions USD promis par la Banque Mondiale. Une sortie d’autant plus retentissante que le deal avait mis à mal les rapports entre les autorités de la transition et ses soutiens locaux et extérieurs attachés à la souveraineté.
Et d’étayer par ceci : ” Les conditions imposées par la Banque Mondiale (BM) ne sont pas en faveur de notre pays. Déjà nous avons un accord avec le Niger qui s’est engagé à nous vendre son pétrole à un prix réduit. Or la Banque Mondiale voudrait que les achats se fassent à partir des pays de l’OMVH (les pays arrosés par le fleuve Sénégal) dont le Niger fait pas partie. Pire, cette institution exige du Mali, une baisse de la masse salariale notamment le licenciement de salariés”.Il est donc clair que l’AES est mise à rude épreuve dans sa souveraineté énergétique alors que beaucoup estiment que le péril énergétique reste le fiasco des pouvoirs actuels. Le Ministre Sanou a donc le choix d’opter pour des partenaires qui ne sont ni la Banque Mondiale, ni le FMI, et susceptibles de prêter de l’argent à des taux concessionnels sans aucune condition en défaveur du Mali. Et pour cause : tant que la transition ne met pas fin au ” léger report” de la présidentielle annoncée, certains institutions et nations ne collaboreront pas avec un pouvoir non élu. Déjà, au plan régional, les restrictions sont récurrentes sur les fonds sollicités ou dans les délais de remboursement. Le mieux serait de se référer aux experts économistes et financiers capables de faire les démarches entre ces partenaires et le Mali. Une alternative qui pourrait bien l’aider à ” contourner ” les institutions de Breton Woods, alors qu’on allait jusqu’à faire obstacle au dossier du Mali au conseil d’administration du FMI, selon les aveux du Ministre.
À moins que le Ministère de l’Économie et des Finances du Mali n’opte pour l’alternative des BRICS – qui séduisent de plus en plus le Colonel Assimi GOÏTA pour leur respect vis-à-vis de la ” souveraineté économique”. D’ici là, on attend de voir si Alfousseini Sanou sera reconduit ou s’il aura la Primature comme le font croire des indiscrétions, dans un contexte où plane l’ombre d’un remaniement gouvernemental.
I Keita
Source : Le Témoin