Depuis déjà plusieurs mois, il existe un antagonisme profond entre la Classe Politique, qui œuvre inlassablement à ce que le pays retourne vite à un ordre constitutionnel normal et le Pouvoir Transitionnel, qui n’est pas du tout pressé d’aller aux élections générales. Le climat politique actuel n’est plus du tout saint. Chaque camp, à travers ses soutiens de communication, argumente, auprès des maliens, sa position sur la question.
Mais puisque les partis et mouvements politiques sont suspendus d’activité, la scène politique est désormais très vide. Et les récentes arrestations de dirigeants politiques (plus d’une dizaine provenant de différentes formations politiques) ne contribuent certainement pas à apaiser ce climat politique conflictuel. Toute chose qui ne constitue pas un bon signe pour l’instauration de la cohésion sociale dans le pays. Alors quelle thérapie pour amoindrir l’antagonisme entre le pouvoir transitionnel et la Classe politique ? Et si le premier privilégiait, in fine, le dialogue politique avec la seconde ?
Nous l’avions déjà évoqué, dans nos précédentes publications, la question de savoir, s’il était possible d’avoir un état démocratique, sans les partis politiques ? Cette interrogation doit avoir une réponse à partir des activités et discours des dignitaires de la Transition en cours. Quand bien même, les partis politiques demeurent les seuls et uniques véritables acteurs de l’animation de la vie politique dans tout pays qui se réclame du système démocratique. Ils sont d’ailleurs créés à cet effet, avec pour objectif essentiel, la conquête et la gestion du pouvoir par les urnes. En français facile, les partis politiques sont créés pour animer la scène, en vue de la conquête et la gestion du pouvoir politique.
Monoko Toaly
Quoiqu’il en soit, c’est ensemble et main dans la main que les citoyens bâtissent et développent leur Etats. Et une telle voie pacifique est à conseiller aux protagonistes actuels de la scène politique malienne. Il faut vraiment ramener les acteurs politiques dans leur rôle. En retour, ces partis et mouvements politiques doivent aussi favoriser les conditions de la réussite de la transition. Les leaders politiques devront à leur tour jouer leur partition pour accompagner la Transition sur la voie du retour à l’ordre constitutionnel normal. Et éviter d’être eux-mêmes, une source des entraves.
Monoko Toaly
Source : Le Pélican