Le jeudi 20 juin, une dizaine d’hommes politiques ont été arrêtés chez l’ancien ministre de l’Education nationale Moustapha Dicko, y compris lui-même. Parmi eux, se trouvait un avocat, Me Mohamed Aly Bathily. 24 heures après, ce dernier bénéficiant d’une protection de par son statut d’avocat, a regagné son domicile. Deux semaines plus tard, Me Bathily est interpellé et placé en garde à vue. Il y était au moment où nous mettions sous presse.
Selon un avocat membre du conseil de l’Ordre des avocats du Mali, Me Bathily bénéficiait de la protection de ne pas être arrêté sans en informer le bâtonnier. Cela a pour simple but, de permettre au bâtonnier de vérifier, si l’arrestation en question, n’est pas en lien avec l’exercice de sa profession d’avocat. Si tel n’est pas le cas, il est justiciable comme tous, selon lui.
A en croire notre interlocuteur, des avocats auraient été commis d’office pour la défense de leur collègue, Me Aly Bathily. Cela, pour lui, explique que le bâtonnier a bien dû être consulté avant l’interpellation du vendredi 5 juillet.
Par contre, l’avocat souligne que son confrère a déjà passé 24 h en garde à vue. C’est-à-dire, de la nuit du 22 au 23 juin. Le délai de la garde à vue étant de 48 h, à ses dires, et renouvelables pour 24 h seulement. Donc de tenir cela en compte, préconise-t-il.
L’avocat, membre du conseil de l’Ordre des avocats, rappelle aussi ses craintes dans la procédure qui vise son confrère Bathily. “Les gens n’ont pas bien compris. Il s’agit d’une réunion dans un domicile privé. Ce n’était ni un meeting ni une marche. Donc cela peut arriver à tous. Puisque jusque-là, on ne sait pas quelle réunion est interdite ou autorisée”, soulève-t-il.
Aux dires de l’homme de droit, il faut que les accusateurs puissent apporter la preuve que la réunion avait pour objectif d’atteindre à la sureté de l’Etat ou autres. Sinon, dit-il, pour le simple fait de se réunir dans un domicile privé, ne peut pas être une infraction et cela peut arriver à tout le monde, s’inquiète notre avocat.
Koureichy Cissé
Source : Mali Tribune