Officiellement en phase avec la création de la Confédération des États du Sahel, le Kremlin reste muet aux Nations Unies sur un certain dossier malien en souffrance depuis 2022.
Moscou avait en effet salué la création de la “Confédération des États du Sahel” mise en place le 6 juillet par les Chefs d’État du Burkina Faso, du Mali et du Niger, trois pays devenus les partenaires phares de la Russie en Afrique de l’Ouest et qui contribuent activement à son expansion dans la région. Comme par enchantement, c’est aussi la Russie qui assure dans la foulée la présidence tournante de l’entité mondiale aux portes de la laquelle Bamako attend depuis 2 ans, quoique la posture des autorités de transition laisse transparaître une certaine lassitude à défaut d’un abandon des accusations contre la France. Quoi qu’il en soit, Bamako dispose à nouveau d’un allié de préférence à la direction du Conseil de sécurité pour un mois avec le retour de Moscou aux commandes du Conseil de sécurité des Nations Unies pour un mandat d’un mois, depuis le 1er juillet. La dernière fois, c’était en avril 2023 et le Kremlin n’avait point poussé les choses dans le sens souhaité et attendu par les Maliens. Cette fois également, la Russie a entamé sa présidence par une réunion de coordination du Conseil de sécurité où sera approuvé le chronogramme du mois prochain. Or les pays de l’AES ont bien pour ennemi numéro 1 l’exécutif français qui n’a de cesse pourtant de fustiger Moscou comme la cause de la mauvaise perception de l’occident en Afrique. Un paradoxe criant quand on sait que la diplomatie russe affiche dit “son intention d’apporter son appui, autant que possible, à cette alliance des Etats du Sahel, notamment en matière de sécurité, de la formation du personnel militaire et des organes de police et en développant une coopération économique”. Nul n’ignore aussi que le Kremlin assure les arrières de ces États dit ” souverains ” aux Nations unies, où son véto les exempte de multiples sanctions prises par les pays européens. Il serait temps que la diplomatie malienne réchauffe le sujet car aucune annonce officielle n’a informé l’opinion de l’arrêt du dossier dit compromettant, alors que Paris est loin d’avoir abdiqué.
I KEITA
Source : Le Témoin