La Commission de Rédaction de l’Avant-projet de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale est mise en place il y a un mois, et elle s’est déjà mise au travail.
En effet, dans le cadre des consultations préliminaires, le président de la Commission de rédaction de l’avant-projet de Charte pour la paix et la réconciliation nationale, M. Ousmane Issoufi Maïga, a repris son bâton de pèlerin de Pape du Dialogue pour aller vers les acteurs essentiels parmi les forces vives de la nation malienne, forces civiles conscientes et responsables. Les membres de la Commission qui l’accompagnent dans cette nouvelle mission, toujours dans le sillage de l’approfondissement des recommandations du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale, ont déjà rencontré les autorités et légitimités traditionnelles, confessions religieuses et communicateurs traditionnels le lundi 22 juillet au CICB, ainsi que les organisations de femmes, de jeunes, de la société civile et des personnes vivant avec un handicap. Avec la même constance dans la rigueur et la discipline de groupe, ils ont poursuivi les consultations préalables en recevant le mardi 23 juillet les partis politiques et associations à caractère politique ainsi que les syndicats. Avant de terminer ces consultations ce jeudi 25 juillet avec les universitaires et le monde de l’enseignement supérieur, ils ont reçu d’abord les organisations socioprofessionnelles et le Conseil National du Patronat, la veille mercredi 24 juillet.
Sous les feux des projecteurs des médias, toutes ces organisations ont significativement effectué le déplacement. Ce lundi 29 juillet, c’est au tour des responsables des organisations professionnelles de la presse nationale et l’ensemble des hommes de médias d’être reçus par la Commission qui bénéficie désormais de la compétence de confrères nommés membres sur décision n°2024-020 JPR-SG en date du 15 juillet 2024, après publication du décret n° 2024-0384/PT-RM-du 28 juin 2024 portant création, mission, organisation et modalités de fonctionnement de ladite Commission de Rédaction de l’Avant-projet de la Charte nationale pour la Paix et la Réconciliation nationale. On peut citer le président de l’organisation faîtière Maison de la presse Bandiougou Danté, le Directeur de Publication du journal L’Aube, Cheick Hamala Sylla, Salif Sanogo, Mme Fatoumata Fofana et Mme Hawa Dakono, en qualité de spécialiste en communication.cette exigence nouvelle en l’adossant aux causes profondes de la crise actuelle, de laquelle on n’est pas encore sortis (commerce, services fiscaux, justice, école, emplois des jeunes, insécurité etc.) Selon le président Ousmane Issoufi Maïga, “tant qu’il n’y a pas de solution, ces problèmes vont demeurer”. Et d’en déduire qu’«il faut instaurer au Mali une gouvernance vertueuse. Au-delà de l’État, il doit y avoir aussi une gouvernance vertueuse de nos entreprises, dans nos villages».
À ce titre, il a aussi rencontré les universités. Parmi eux, des intervenants rappelé la situation sécuritaire qui n’est toujours pas maîtrisée, et que la seule option de l’intervention militaire n’était pas la plus efficiente. La solution se trouvera selon eux, dans l’implication des citoyens dans cette lutte contre l’insécurité. Des préoccupations qui ne sont pas en opposition avec les conceptions courantes sur les droits humains dans le cadre de la réconciliation nationale.
En réponse aux appréhensions et enthousiasmés décelés, Ousmane Issoufi Maïga a plaidé pour “une régulation à tous les niveaux” et “tous les acteurs économiques doivent se remettre en cause quand on sait que dans notre pays, on ne produit plus, on ne fait que consommer”. Il ajoute que : “Gérer le pays dans ces circonstances où le monde entier est bouleversé n’est pas chose aisée”.
Cela paraît si évident, a-t-il reconnu, que Bamako est déconnecté du reste du Mali. Ce qui le motive avec son équipe de bientôt sillonner tout le pays afin d’entendre les maux et les mots des populations. Car, estime-t-il, “les problèmes de libre circulation des personnes et des biens sont des problèmes de droits humains, de droits économiques. Toutes ces questions, nous allons les discuter avec les gens”. Et ce, conformément au souhait du chef de l’État, qui a lancé le dialogue interne pour que tous les Maliens se parlent et s’approprient le processus de paix. Ce qui a donné naissance au projet de rédaction de l’avant-projet de Charte nationale comme indiqué dans les recommandations du dialogue inter-Maliens.
Pour clore son propos, il dira que “la Charte, doit constituer un document de référence pour toutes initiatives, actions et activités qui concourent à la sécurité, à la paix, à la réconciliation nationale, à la cohésion sociale et au vivre-ensemble au Mali”
Mahomed SYLLA
Source : L’Aube