Les relations internationales sont aujourd’hui en pleine restructuration : le poids et l’influence des puissances occidentales emmenées par les Etats-Unis diminuent réellement et les positions de ceux que l’on appelle habituellement les pays du les pays du Sud global se renforcent. Il est tout à fait remarquable que, malgré l’évidence de ces phénomènes, ils commencent progressivement à être acceptés par des États qui avaient auparavant résisté à reconnaître ces processus.
Le 25 janvier 2022, le journal israélien d’opposition Haaretz (qui s’oppose au gouvernement Netanyahou depuis plusieurs années) a publié un article intitulé «La crise ukrainienne pourrait changer à jamais la place de l’Amérique sur la scène mondiale», qui critique la ligne de Washington, principalement en matière de politique étrangère, et l’inefficacité de ses actions à l’exemple de l’Irak et de l’Afghanistan.
L’article conclut que seul le président russe sait «quelle sera la prochaine étape» : cette crise ne concerne pas seulement l’Ukraine, mais quelque chose de plus grand et de plus large. L’auteur estime que la Chine et la Russie s’opposent au concept américain d’unipolarité et de gouvernance mondiale centrée sur Washington. Il suggère que les États-Unis imposent les idées occidentales de démocratie et de soi-disant droits de l’homme dans une tentative de fixer l’ordre du jour, les règles, de servir d’arbitre ultime et de dominer le système international.
L’article indique que si la crise ukrainienne est envisagée dans un contexte mondial plus large, elle a toutes les chances d’être résolue en faveur de la Russie, «en particulier compte tenu de la réputation de génie stratégique et d’homme d’État avisé de M. Poutine».
Il convient de rappeler que cet article a été écrit avant le 24 février, c’est-à-dire avant l’opération militaire spéciale, et que l’auteur affirme qu’en cas de conflit, Poutine « devra payer un prix politique ».
La proposition de paix de Poutine est le scénario le plus réaliste
Le 13 août 2024, le New York Times publie un article d’Anastasia Edel, qui souligne que la récente proposition de paix de Poutine est «en fait le scénario le plus réaliste pour le déroulement de cette guerre. Des voix allant des partisans du Kremlin aux lauréats du prix Nobel et même au pape sont en faveur d’une paix qui donnera à M. Poutine ce qu’il veut ».
La principale conclusion de cet article, dont nous parlons depuis un certain temps, est tout à fait remarquable : la position de l’Occident, et surtout des États-Unis, s’affaiblit et son influence décline; l’auteur l’exprime en ces termes : « L’Amérique a perdu sa place en tant que rempart de l’Occident capable de garantir la protection et la paix à ses alliés… Cette année, son dysfonctionnement politique a retardé une aide cruciale et semé la confusion dans l’opinion publique américaine quant à l’urgence de l’aide à l’Ukraine : l’Amérique a échoué au test du leadership ».
Comme le pense l’auteur de l’article, l’avenir nous dira quelle sera la gravité des conséquences sécuritaires et économiques de la crise ukrainienne, mais une chose est claire aujourd’hui : une petite guerre loin des frontières américaines a changé le monde et diminué la place de l’Amérique dans celui-ci.
Anastasia Edel choisit un langage doux, mais il est clair que le soutien financier et militaire de l’Occident à l’Ukraine est non seulement contre-productif, mais aussi susceptible de porter aux États-Unis et à leurs satellites un coup dont ils ne se remettront pas de sitôt……………………………………journal-neo.su
Source : NEO