Selon Coumba Bah, activiste et féministe, “il est difficile de prédire si les prochaines élections seront pleinement inclusives, profitables aux femmes car cela dépendra de plusieurs facteurs, notamment de l’application des quotas, de la mobilisation des femmes et des attitudes socioculturelles. Toutefois, le nombre de femmes sur les listes électorales sera nettement amélioré car nous avons constaté que la Cour constitutionnelle rejette d’emblée toutes les listes d’au moins 3 personnes qui n’auront pas au moins une femme. Eh oui, malheureusement notre interprétation du quota a été de ne commencer à l’appliquer que quand les places d’au moins deux hommes masculins sont déjà scellées. Avec une telle démarche, difficile de parler de parité, ou même de respect de la loi (…) au finish nous aurions toujours moins que le minimum requis de 30 % de représentation des femmes. Ceci est malheureux et un réel manque à gagner pour le pays. C’est bien démontré que les pays gagnent, avancent et sont plus stables et paisibles en incluant les femmes au sein de leur gouvernement, cela profite à la politique, cela profite à l’économie”.
“Le prochain défi pour les femmes serait qu’elles déploient plus d’efforts à l’avenir, après les élections, pour comprendre mieux et appliquer les questions de la gouvernance inclusive, de représentation et participation politique des femmes. Il s’agit de vrais enjeux de développement économique, de paix et de stabilité durable”, pense Madame Sanogo Rita Diarra, présidente de l’Association Cadre de promotion et d’échange des initiatives jeunes pour la stabilité.
De l’avis de Paul Ismaël Boro, leader du parti Rama, “une participation politique plus équilibrée des femmes contribue à une gouvernance plus inclusive et démocratique, nécessaire pour le développement, l’émergence économique de toute nation. Ce serait à elles d’en faire une priorité. Car, avec les prochaines élections, ce qui est déjà un acquis, ce sont les 30 %. Un nombre à mon avis suffisant pour impacter et faire bouger les lignes”.
Pour Mme Sina Demba, ancienne ministre, membre du Réseau des femmes ministres et parlementaires, responsable au parti Cnid, “les femmes ont un arsenal de traités, accords et chartes, internationaux comme la Convention relative à l’élimination de toutes formes de discriminations à l’endroit de la Femme ; la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et son Protocole additif (le Protocole de Maputo), la Résolution 1325 et suivantes. Une fois aux affaires et en nombre, il nous reviendra de les promouvoir”.
Ces traités et accords sous-régionaux, régionaux et internationaux sont signés et ratifiés par le Mali et sont tous favorables à la promotion de la femme en général et à sa promotion politique en particulier.
“Ces bonnes pratiques auront l’avantage de venir de nous donc facilement adaptables à nos réalités du moment, à l’évolution de notre propre environnement”, ajoute-t-elle.
Aux dires de Paul Ismaël Boro, “pour les femmes, à l’avenir, il faudrait un mix de plusieurs choses de la part des femmes pour faire avancer la gouvernance inclusive au Mali. On pourra citer, entre autres, qu’elles se forment plus ; qu’elles s’impliquent mieux dans la génération de richesses et surtout qu’elles fassent émerger et faire connaître des femmes qui inspirent”.
Aminata Yattara
“Ce reportage est publié avec le soutien de Journalistes pour les droits humains au Mali et NED”
Source : Mali Tribune