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Les plus grands acquis de l’AES sont de l’ordre des mentalités (analyse)

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Le Niger, le Mali et le Burkina n’ont pas disparu après avoir rompu les liens avec la France. Pour la première fois depuis plus de 120 ans, les Sahéliens décident désormais librement, sans la tutelle de France qui, hier encore, appelait ses obligés pour des clarifications à Pau.

La faillite des Etats du Sahel, brandie comme un risque majeur par les analystes françafricains, n’est pas à l’ordre du jour.

L’AES marque ainsi la fin d’une époque.

Les Etats alliés du Sahel n’ont plus de compte à rendre qu’à eux-mêmes. Ils n’ont plus besoin de certifier leur bilan auprès d’une tierce puissance tutrice ou de recevoir des directives depuis l’extérieur.

Chacun l’aura vu de ses yeux. Les gouvernements du Sahel ne se sont pas écroulés en dépit des attaques politiques et diplomatiques orchestrées de part et d’autres de la Méditerranée.

Au contraire, les pouvoirs en place bénéficient d’un soutien historique de la population qui accepte le sacrifice nécessaire pour gagner la lutte pour la souveraineté, gagner la lutte contre le terrorisme et contre les agressions de toutes sortes.

Pour le cas spécifique du Burkina, les jeunes restent constamment et spontanément mobilisés qui pour veiller à la stabilisation des institutions républicaines, qui pour mener des actions citoyennes, qui pour s’enrôler dans l’effectif des forces combattantes.

La population dans son ensemble, jeunes, femmes et hommes apportent des soutiens multiformes pour aider à la prise en charge des volontaires pour la défense de la patrie et des familles impactées par la crise terroriste.

Les Wahiyans, des organisations de veille citoyenne mis en place après les Koglweogo et les Dozos apportent leur participation citoyenne patriotique, sans rien attendre en retour. De jour comme de nuit, ils veillent sur les populations et leurs biens. Dans les villes et dans les campagnes, ils veillent sur les gouvernants.

Il y a, par-dessus tout, la remise à l’endroit des réalités jusque-là disposées dans un sens inversé. La démocratie et les droits de l’homme sont désormais défendus au profit de la paix, de la sécurité, de la cohésion sociale et du progrès des peuples et non au profit des principes pour les principes.

En ce qu’elles sont prêtes à mourir pour défendre la vie, les terres et les biens des Burkinabès, les forces combattantes sont enfin reconnues et soutenues comme les premiers défenseurs des droits de l’homme.

Plus personne n’attend d’être rémunéré, en consultant ou en exécutant, avant de bien vouloir éteindre l’incendie qui consume ses proches et ses biens. Ou du moins, ceux qui marchandent encore leur engagement sont obligés de se tournés vers les exploiteurs de leurs pays.

En outre, toute l’Afrique maintenue dans l’étourdissement permanent, observe avec beaucoup d’espoir ce qui se passe dans les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel. Le moyen-âge subsaharien a pris fin avec la naissance de l’Alliance des Etats du Sahel.

Aimé Mouor KAMBIRE

Source : AIB

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