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79ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies : Le Mali menace l’Algérie de réciprocité tous azimuts

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De retour à la tribune de New York, samedi 28 septembre 2024, le porte-parole du gouvernement malien a accordé plus de priorité aux règlements de comptes qu’aux questions structurelles. Mais en portant les griefs du Mali contre l’Ukraine et l’Algérie pour leur rôle dans la crise malienne, le colonel-ministre d’Etat s’y est pris avec des pincettes et une retenue qui cachent mal ses craintes de représailles de la part du plus proche protagoniste.

Le ministre d’Etat en charge de l’administration territoriale s’est certes illustré par une posture plus tempérée, mais il ne s’est pas passé de pointer directement du doigt les nations qu’il accuse de complicité avec le terrorisme qui affecte le Mali.

Référence faite à l’histoire de la Charte des Nations Unies, Abdoulaye Maïga a salué la pertinence du thème retenu par la 79 e assemblée général, lequel se rapporte entre autres à la promotion de la paix, au développement durable et au devenir des générations futures. De quoi lui tendre la perche pour évoquer la persistance, depuis 2012, de la crise multidimensionnelle complexe et son corollaires de menace sur l’intégrité territoriale et de victimes innocentes qu’il impute à une “association à la fois incestueuse et opportuniste de groupes terroristes et de groupes armés”. Et d’en attribuer les origines profondes à la boîte de Pandore ouverte par l’intervention militaire de l’OTAN en Libye : exacerbation de l’insécurité, du terrorisme, de trafics en tous genres dont le blanchiment de capitaux, des conflits communautaires manipulés par les terroristes et leurs sponsors étatiques étrangers, etc., auxquelles se greffent les actions violentes d’individus isolés.

permis de rappeler que ce nouvel envoi de lettre intervient pendant que le Mali attend encore la suite réservée à une précédente lettre de saisine du Conseil de Sécurité des Nations Unies, en date du 15 août 2022, afin d’exposer les actes d’agression français à son encontre ainsi que leur implication dans la promotion de trois formes de terrorisme au Sahel : terrorisme armé, terrorisme économique et terrorisme médiatique”.

Par-delà Kiev et Paris, Alger trouvera également son compte, à coups de récriminations sélectives qui traduisent plutôt un courage en demi-teinte de porte-voix sur la question spécifique algérienne. Tout en prenant soin d’épargner le président algérien Abdelmadjid Tebboune – dont il loue par ailleurs le panafricanisme et l’amitié -, le ministre d’Etat du Mali n’a rien concédé à ceux qui agissent en son nom.

Il s’agit notamment du ministre algérien en charge des Affaires Etrangères et du Représentant Permanent d’Alger à l’ONU, tous deux vigoureusement pris à partie à coups de caricatures peu diplomatiques en énergumènes. L’un pour ses sorties très critiques sur la résiliation de l’Accord d’Alger par les autorités de transition, l’autre pour ses dénonciations des dégâts civiles imputés à l’utilisation de drones par l’armée malienne aux frontières algériennes.

Le Colonel Abdoulaye MAIGA y voit ” une grave ingérence dans les affaires intérieures du Mali” qui lui a inspiré des mises en garde en ces termes : «…le Mali et son peuple ne seront pas des spectateurs face aux assauts et l’adversité : pour chaque mot employé de travers, nous réagirons par réciprocité, pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité. À bon entendeur, tant pis !” Ce faisant, le colonel compte sur la montée en puissance des FAMa et prévient qu’elle «n’est pas une vue de l’esprit, mais une réalité tangible qui a permis de reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire national”. Et d’accuser le Représentant permanent algérien d’instrumentaliser les droits de l’Homme en vue de ternir la performance anti-terroriste de l’Armée malienne.

Reste à savoir si la tentative de dissocier le président algérien des destinataires de ces menaces est assez habile pour esquiver les nuisances d’un voisin dont les préférences et la prise de parti dans le conflit du Nord – Mali est déjà si latente. La question est d’autant pertinente que les autorités de transition ne faisaient aucune distinction entre hauts responsables de ce pays dans une précédente dénonciation d’actes d’hostilité et d’ingérence «dans les affaires intérieures du Mali» que leur avait inspirée la position de l’Algérie sur la crise malienne lors d’un certain sommet des Non-Alignés.

I KEÏTA

Source : Le Témoin

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