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Retour à l’ordre constitutionnel : Qu’est-ce qui bloque la machine ?

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politiques en sourdine. Il n’est guère exclu, en définitive, qu’une des explications plausibles réside dans les enjeux existentiels de conservation du pouvoir et qu’au nombre des facteurs bloquants du retour à l’ordre constitutionnel figure les laborieuses manœuvres de mutation d’une légitimité imposée à un mandat électif plus consensuel. Tant d’acrobaties s’en faillent, en tout cas, et se traduisent par moult tentatives de positionner, à coups d’habilités alchimiques, le chef de l’Etat sortant comme porteur d’un destin national moins artificiel. En témoigne, entre autres, le passage en force par lequel le scénario d’une candidature du président de la Transition a éclipsé la consistance du Dialogue National Inter-Maliens). Sans figurer dans ses termes de référence du DNIM, les ambitions présidentielles du numéro 1 des anciens colonels sont néanmoins portées à bout de bras par des légitimités coutumières, tandis qu’aucun espace public n’est épargné par des générations spontanées de soutiens tous azimuts. Il en faut peut-être plus pour rafler l’adhésion de ses propres frères d’arme, apparemment rétifs quant à adouber un agenda aux nombreuses inconnues. Tout porte à croire, en effet, que le calendrier électoral n’aurait jamais souffert d’une lenteur de telle ampleur si les nouveaux généraux ne s’entendaient sur tout sauf la démarcation d’un des leurs comme porte-étendard à une hypothétique présidentielle. Un obstacle engendrant un autre, il va sans dire que le chemin du retour à l’ordre constitutionnel sera davantage rallongé par l’intangibilité des verrous d’ordre légal et constitutionnel auxquels se heurteraient une candidature éventuelle du président de la Transition et auxquels aucune issue exploitable ne se dessine pour l’heure. Faute de quoi, il ne lui reste qu’une carte maîtresse qu’est la brèche subtilement laissée ouverte par le DNIM pour servir d’ultime instrument de conservation du fauteuil présidentielle : une rallonge de 5 années supplémentaires.

A. KEÏTA

Source : Le Témoin

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