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La commission de rédaction de la charte pour la paix et la réconciliation à la tâche : La montagne va-t-elle encore accoucher d’une souris ?

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C’est le mardi 28 janvier 2025 qu’a eu lieu, à la salle Wa Kamissoko du Centre International des Conférences de Bamako, CICB, le lancement officiel des travaux de la Commission chargée d’élaborer une charte pour la paix et la réconciliation.

Suite logique du Dialogue Inter Maliens, cette commission de rédaction avait d’abord élaboré un avant-projet de la charte pour la paix et la réconciliation, avant de se voir confier la lourde responsabilité de sortir un document dont le contenu scellera à jamais la paix, la réconciliation et le vivre ensemble entre maliens.

Sur la forme l’initiative est à saluer, car pour un pays en crise comme le Mali tout acte ou projet qui concoure à la promotion de la paix, de la réconciliation et du vivre ensemble ne pourrait qu’être encouragé, mais à en juger par la qualité du document produit lors du Dialogue inter malien et surtout en l’absence d’une partie des véritables protagonistes de la crise, comme les rebelles du nord, l’on ne pourra s’attendre qu’à un forum de plus qui débattra de tout sauf des questions de paix de réconciliation et de vivre ensemble.réformes majeures sous la transition, semble malheureusement être sur le point d’être vidée de son contenu comme l’a été le Dialogue Inter maliens.

Rien qu’en observant la composition de l’équipe de rédaction, la première remarque qui saute à l’œil nu c’est l’absence dans cette équipe des représentants des ex rebelles Touaregs et celle quasi-totale de la classe politique. Ces deux entités sont indispensables pour l’élaboration d’un document aussi important comme la charte pour la paix et la réconciliation.

La première entité est l’une des protagonistes du conflit, tandis que la deuxième entité est celle qui mettra en œuvre les recommandations et autres résolutions. Ainsi pour avoir brillé par leur absence les deux entités ont rendu la commission monotone, incolore, inodore et sans saveur. Le Dialogue inter maliens et l’élaboration de la charte pour la paix et la réconciliation donneront à coup sûr les mêmes résultats.

Et jusqu’à ,preuve de contraire les membres de la Commission ont le bénéfice du doute, mais si les mêmes causes produisent les mêmes effets, l’histoire retiendra qu’une équipe d’experts composée d’ancien premier ministre, des ministres en fonction, d’universitaires, de journalistes ont élaboré un document indigeste, dont les recommandations seront inapplicables ou du moins ne donneront pas les résultats escomptés au peuple. Un document élaboré à dessein pour assouvir les ambitions de certains au détriment du peuple, qui a pourtant soif de paix, de réconciliation, de vivre ensemble et de développement.

La montagne va-t-elle accoucher d’une souris comme au dialogue inter maliens ?

Tous les regards sont tournés vers l’équipe de rédaction de la Charte pour la paix et la réconciliation jusqu’à la publication du projet de charte qui sera remis au Président de la transition. D’ores et déjà l’éléphant annoncé est sur le point d’arriver avec un pied cassé, avec l’absence remarquée de deux acteurs majeurs et indispensables pour rendre inclusives voire consensuelles les recommandations qui seront issues des travaux de la Commission d’élaboration de la charte pour la paix et la réconciliation. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’absence des ex-rebelles Touaregs et la classe politique donnera un goût d’inachevé. Il revient aux autorités de trouver les voies et moyens pour impliquer les absents à la mise en œuvre des recommandations, car pour la paix et la réconciliation aucun sacrifice ne serait de trop.

Youssouf Sissoko

Source : L’Alternance

 

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