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Monnaie unique pour le Sahel : Les États de l’AES maîtres de leur destin

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S’il y a un aspect particulier que les trois pays de la Confédéral des États du Sahel doivent spécialement se pencher après leur sortie actée de la Cedeao, c’est bien la question de leur monnaie commune. Pour vous approfondir le sujet Quelles, nous nous posons la question suivante : quelles sont leurs perspectives et les défis qui les attendent pour les prochaines années ?

D’emblée on peut dire que la création d’une monnaie commune pour l’Alliance des États Sahéliens (AES) pourrait leur apporter des avantages économiques spécifiques et significatifs. D’abord en termes d’avancées des producteurs agricoles qui ravitaillent les pays voisins membres de la Cedeao. En effet, l’Alliance des États du Sahel (AES) a la compétence exclusive sur divers produits et marchandises agricoles et pastoraux dont l’exportation reste leur domaine privilégié. Et ils ne les échangeront plus en monnaie de singe qu’est le franc Cfa, mais en leur monnaie que les autres pays devront posséder devise sous régionale pour accéder au marché AES.

 

Ensuite, en termes d’avancées diplomatiques. La monnaie commune contribuera au renforcement de leur alliance confédérale et verra les États membres de l’AES solidifier leurs relations bilatérales et multilatérales, se positionnant ainsi sur la scène internationale en toute souveraineté avec leur poids économique et financier. Dans la promotion de la paix également, plusieurs accords de partenariat stratégique ont été négociés et signés sous l’égide des régimes militaires qui dirigent les pays de l’Alliance, notamment avec la Fédération de Russie et la Chine. Une démarche qui vise à résoudre les conflits internes et régionaux, même s’il le faut au prix de l’acquisition d’armements lourds et sophistiqués dans le cadre de la dissuasion armée. Ce qui découle naturellement des avancées sécuritaires, car qui veut la paix pendant la guerre, se prépare à la guerre pendant la paix. Cela suppose une bonne coordination des politiques macroéconomiques et budgétaires.

Ce qui demeure constant et vérifiable c’est les risques de désalignement des politiques budgétaires tant qu’ils ne feront plus partie de la Cedeao et resteront encore membres de l’Uemoa et de ses institutions appariées. Parce qu’en restant toujours membres de l’Union monétaire de la zone franc Cfa, les pays membres de l’AES doivent souscrire à la discipline budgétaire en vigueur dans cet autre ensemble pour maintenir les déficits publics à niveau et veiller à ne pas s’endetter de façon excessive. Car en espace Uemoa l’endettement public ne doit pas dépasser les 70% du PIB.

Ce qui laisse supposer qui leur sera difficile à coordonner les décisions communautaires de l’Uemoa en les intégrant dans leurs politiques publiques communes de pays membres de la Confédération AES.

Les défis et risques, si élevés et denses soient-ils, nécessiteront une parfaite et maîtrisée coordination de leurs politiques économiques. Car la réussite de leur monnaie commune appelle une harmonie et une intelligence économique sur les politiques macroéconomiques et budgétaires entre eux et vis-à-vis des cinq autres pays membres de l’Uemoa avec lesquels ils sont frontaliers.

Pour cela, des initiatives bien coordonnées devront donner naissance à des institutions bancaires et financières de régulation solides pour la mise en place de la planche à billet, seul gage d’une réelle souveraineté économique et monétaire.

Des institutions solides, telles qu’une banque centrale commune, est alors indispensable pour gérer efficacement la nouvelle monnaie et lever les obstacles liés aux déséquilibres économiques entre les pays membres de l’Uemoa et ceux de la Confédération AES, mais aussi, de tenir ferme sur tous les plans (sécuritaire, diplomatique, militaire, communicationnel etc.) pour garantir la stabilité de la monnaie commune créée par une planification audacieuse et une coordination rigoureuse.

Le succès de leur monnaie commune en dépend. Il faudra donc collaborer étroitement avec la BCEAO pour surmonter ces obstacles et maximiser les avantages économiques potentiels au détriment des directives de l’Uemoa et de sa commission, de sa bourse (Brvm) et de sa chambre arbitrale sises à Ouaga et Abidjan. La BCEAO ayant son siège à Dakar et sous contrôle du gouverneur ivoirien et du Conseil d’administration français qui en résulte.

Khaly Moustapha LEYE

Source : L’Aube

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