Accueil Société Plus de 100 morts dans des mines illégales à Kangaba et Keniéba

Plus de 100 morts dans des mines illégales à Kangaba et Keniéba

82
0
PARTAGER

Plus de 100 personnes sont mortes et plusieurs dizaines d’autres blessés. C’est le lourd bilan cumulé de deux effondrements de mine artisanale en espace d’un mois. En effet, après Kangaba ou au moins 70 orpailleurs ont tragiquement péri dans les éboulements mine, le 19 janvier, c’est au tour de Keniéba de connaître un drame similaire.

Avant-hier samedi 15 février 2025, en effet, une autre exploitation d’orpailleurs s’est effondrée à Bilalikoto, dans la commune de Dabia. Selon les sources, on déplore au moins la mort de 42 personnes, dont 41 femmes. Le hic est que les deux sites sont illégalement exploités par des chinois, dont la présence résiste aux multiples alertes et cris du cœur des populations locales en direction des autorités. De Yanfolila à Sadiola et Keniéba, en passant par Kangaba, des Chinois équipés de Caterpillars détruisent pratiquement tout sur leur passage, sous le regard indifférent des plus hautes autorités. Après le couvert végétal et toute la richesse florale, c’est au tour des humains d’en payer le tribut par centaines de vies alors que certains en font déjà les frais par la disparition de secteurs traditionnels de production au profit du filon minier – dont la relecture du code ne fait guère briller l’or pour tous les concitoyens comme promis. Aucun chiffre n’est également disponible à ce jour sur les quantités de métal jaune illégalement produites par ces exploitants chinois, manifestement épargnés par les persécutions fiscales infligés aux sociétés de droit. Sauf que ces pratiques ne pourraient, ainsi que là permissivité qui les entouré, ne sauraient avoir lieu sans des complicités à certains niveaux. Toutes choses qui inspirent à d’aucuns des interrogations sur la nature et la teneur des protections et couvertures dont jouissent les Chinois au Mali, au regard de l’ampleur et de la diversité des dégâts qui leur sont imputables : des terres arables redevenues incultivables, des sites miniers rentabilisés au prix de l’exploitation d’enfants, de femmes exploitées dans des conditions extrêmement dures et dangereuses, de paysans abusivement expropriés, etc. À tout cela s’ajoute l’usage abusif et incontrôlé de substances toxiques et nocives pour la nature comme le mercure ou le cyanure.

Amidou Keita

Source : Le Témoin

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here