« Enorme crainte pour l’avenir immédiat de notre pays suite à la décision prise en Conseil des Ministres ce mercredi 11 juin de proroger la transition pour une durée de cinq ans, qui plus est renouvelable.
Au-delà des aspects légaux plus que contestables, c’est surtout le signal lancé par nos autorités qui inquiète » estime l’ancien Premier Ministre, Moussa Mara, sur ses plateformes d’information .
Sur le rapport du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Reformes politiques et du Soutien au Processus électoral, Mamani Nassiré, le Conseil des Ministres du mercredi 11 juin a adopté un projet de loi portant révision de la Charte de la Transition. Ce, dans le but d’accorder à partir de cette année 2025, une mandature de 5 ans renouvelable au Président de la Transition, Général d’Armée Assimi Goïta.
Face à l’annonce de ce nouveau prolongement de la Transition, l’ex Premier Ministre Moussa Mara s’est prononcé sur le sujet sur son réseau social Facebook. Selon lui, en un moment de profonde crise économique qui paupérise des pans entiers de notre société, la nouvelle prorogation de la transition présente aux Maliens la perspective d’une souffrance sans fin.
« Ensuite le contexte sécuritaire préoccupant crée des doutes sur la voie de lutte poursuivie jusque-là et la persistance de nos autorités dans la même direction maintient une réelle incertitude sur la probabilité de voir notre pays en paix et en sécurité à court et moyen termes »a-t-il déclaré.
A en croire M. Mara, la situation socio politique tendue par la dissolution des partis, l’interdiction de toute activité politique et les menaces permanentes contre toute expression d’opinion, crée de profondes frustrations qui ne peuvent qu’être exacerbées par cette décision synonyme d’abandon de toutes perspectives démocratiques pour le Mali. Que le cocktail ainsi créé constitue une menace pour l’Etat, la société, et la Nation qui court ainsi un grand danger de dislocation. « Ce risque est réel et est sans doute le plus important de notre histoire récente. Je demande à nos autorités de mesurer ces menaces de manière appropriée et de revoir leur position eu égard au principe qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire » a conclu le Président d’honneur du Parti Yelema.
Mariam Sissoko
Source : Le Sursaut