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L’hameçonnage continuel de Me Mountaga Tall

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Heureusement que le ridicule ne tue plus au Mali. Sinon, qui rêverait encore qu’il y’aurait un des politiques de la première génération qui continuera à se réclamer la paternité d’une démocratie qui n’a pratiquement servi que la transformation du pays en vache laitière pour un clan ? 

Après 2019, la nouvelle année 2020 s’entame avec des faits qui témoignent que le microcosme politique malien n’a guère évolué. Au moment où les leaders politiques d’autres pays se félicitent de leurs bilans ; ici, au Mali, c’est la maternisation d’une lutte, bien infructueuse, qui se poursuit pour certains à des fins personnelles .L’exemple ? Me Mountaga Tall du CNID !

En effet, le samedi 18 janvier dernier, les membres du Congrès National d’Initiative Démocratique (CNID Faso yiriwa Ton)  de la Commune V du District de Bamako ont présenté leurs vœux du Nouvel An  à Me Mountaga Tall, président du parti. Un exercice traditionnel dont l’homme ne laisse pas perdre. Il s’est fendu dans un discours sans tête ni queue rappelant  les Maliens en général et Boua en particulier de qui revient la paternité de la démocratie malienne qui, pour l’heure, n’a pourtant pas encore franchi le cadre du mirage.  « C’est le 18 janvier 1991 que le CNID Association, lâchée par tout le monde, a décidé de faire une marche de fraternisation avec l’armée nationale sous le thème : Soldats vous êtes nos frères. Quel thème d’actualité aujourd’hui ! », a-t-il rappelé à l’entame de ses propos avant d’enchainer qu’il a  été « le premier blessé dans la longue lutte pour la démocratie dans notre pays ». Que c’est bon de parler !

 

Le jeu du renard 

 

Dans  la navette entre majorité  et opposition (qui est d’ailleurs le dénominateur commun des politiques maliens), cette réclamation est incohérente d’un homme qui a pratiquement occupé tous les postes de responsabilités du pays sans produire des résultats salués par le citoyen lambda. À l’image de l’alternance du jour et de la nuit, Me Tall comme maints responsables politiques maliens ont, par leur divagation, fait de la politique aux yeux des citoyens , d’abord un  escalier pour se cueillir les fruits du haut de la colline et également un moyen de pression, surtout dans les positions opposantes, quand l’exécutif ferme le robinet.

Plusieurs fois parlementaire et ex-patron des départements ministériels depuis l’avènement de la démocratie à la malienne, cette réclamation du ségouviens n’est qu’une manière de dire à Boua: « En tant que père de la démocratie, je mérite encore une insertion ministérielle lors du futur remaniement ».

Pour ceux qui doutaient encore, voilà une autre preuve qui explique la chute permanente du pourcentage de participation aux élections. Un  signe de désamour entre la classe politique et la population dont une grande majorité ne fait plus de distinction entre les acteurs politiques, quel que soit leur bord au regard des revirements spectaculaires.

Arrivé en troisième position avec 11,41% lors du scrutin présidentiel de 1992, M. Tall doit chercher d’abord à savoir ce qui n’a pas marché, de son côté, pour n’avoir seulement que 0,64% à la dernière élection de 2018.Une dégringolade sans nom. Mais, malheureusement, le marigot politique malien grouille d’hommes peu recommandables.

Seydou Konaté

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