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Guerre au Mali : Entre camouflet et cacophonie

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Qui croire et qui ne pas croire : le Haut représentant du chef de l’Etat pour les régions du centre. A savoir, Dioncounda Traoré, parle d’une éventuelle négociation avec les insurgés ; IBK (ainsi que les partenaires du Mali dont la France), jure la main sur le cœur ne jamais négocier et menace au demeurant ceux-là qui s’empennent à ses amis toubabs. Et pendant ce temps, les attaques se font de plus en plus nombreuses et meurtrières et visent particulièrement les FAMAS et ceux de l’opération Barkhane visiblement incapables de contenir la menace. La guerre au Mali semble bien avoir poussé la France dans ses derniers retranchements et étaler ses limites au grand jour. Et ce n’est pas le seul enseignement

 

A la faveur d’une conférence de presse le jeudi 23 janvier dernier, l’ex-président de la transition et désormais Haut représentant du chef de l’Etat pour les régions du centre annonçait avoir personnellement «envoyé des émissaires en direction de Kouffa et Iyad pour leur dire que je suis disposé à discuter avec eux».

 «Nous sommes prêts à lancer les passerelles pour dialoguer avec tout le monde. Tout conflit se termine par un dialogue. Il faut à un moment donné, s’asseoir autour d’une table et discuter. On essaie le dialogue avec tout le monde sans exclusion», a-t-il précisé.

L’annonce n’a nullement eu pour effet de calmer les ardeurs des groupes armés dans la mesure où l’on déplore plusieurs attaques visant à la fois Barkhane et les FAMAS en milieu et fin de semaine dernière à Koro et Sokolo.

Au demeurant, la négociation ainsi prônée par le Haut représentant du chef de l’Etat ne semble nullement être l’option du Président de la République lequel croit plutôt en ses amis français qui écartent toute idée de négociation. Et mieux, il a mis en garde contre toute velléité désobligeante contre eux.

Il a, en outre, validé le principe d’une armée européenne (TAKUBA) dans son pays. Sans oublier le don et l’achat de plusieurs véhicules blindés ainsi que de nouveaux types armements.

En clair, le Président de la République s’enfonce dans l’option guerrière pendant que son Haut Représentant prône le dialogue et la négociation. Une véritable cacophonie !

L’incompréhension est également perceptible côté français. Après avoir vainement appelé à l’union sacrée autour de la nouvelle opération dénommée TAKUBA, la France peine à drainer foule.

Censé regrouper 23 pays de l’Europe et de l’OTAN, l’initiative TAKUBA ne suscite pas grand intérêt pour l’instant. L’Allemagne a, semble-t-il décliné l’offre. La Belgique a ironiquement annoncé l’envoi de 3 officiers en attendant les 140 promis dans les années à venir. D’autres ont préféré envoyer deux ou trois observateurs en attendant… Bref, l’Europe et l’OTAN semblent avoir les yeux plutôt rivés sur d’autres points chauds du club (Libye, Moyen-Orient) et surtout, sur la menace russe et Turque. Un véritable camouflet pour la France de Macron dont le présumé leadership prend là un coup sérieux.

En tout état de cause, les groupes armés jihadistes ont là toutes les raisons de se frotter les mains.

B.S. Diarra

La Sentinelle

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