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Le pastoralisme et la transhumance des animaux: L’intérêt économique, mais la mobilité des troupeaux difficile et risquée pour les éleveurs

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La deuxième réunion du Projet régional de dialogue et d’investissement pour le pastoralisme et la transhumance au Sahel et dans les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest (Predip) a pris fin à Abidjan cette semaine.
Elle avait entre autres pour objectif de mettre en place un service régional d’information pastorale, de renforcer le dialogue et la gouvernance en matière de transhumance transfrontalière pour atténuer les risques de conflits, de réaliser des aménagements pastoraux durables et de mettre en service un dispositif de surveillance épidémiologique, de prévention et de gestion des maladies transfrontalières prioritaires.

La mobilité constitue un élément essentiel de la productivité des troupeaux. Elle permet de tirer profit de ressources fourragères qui varient en quantité et en qualité d’un lieu à l’autre au cours de l’année. La région du Sahel est normalement caractérisée par l’alternance d’une longue saison sèche (entre 8 et 9 mois) et d’une courte saison des pluies (entre 3 et 4 mois), qui impactent directement la végétation et les ressources fourragères disponibles. En se déplaçant, les animaux sélectionnent les aliments dont ils ont besoin.

La mobilité est également essentielle dans le cycle de la production et de la commercialisation : le convoyage à pied permet de «finir » progressivement les animaux, leur apportant tout au long du trajet les aliments dont ils ont besoin avant d’être vendus sur le marché de la zone d’accueil. La région offre peu d’espaces de sédentarisation possible : en zone aride, l’eau et l’alimentation animale ne sont pas accessibles toute l’année ; en zone agropastorale, la concurrence foncière avec les terres agricoles est déjà très forte.

Cependant, la sédentarisation des troupeaux amplifie les risques environnementaux par la pression continue des animaux sur les ressources fourragères locales. Les espaces pastoraux dégradés correspondent souvent aux sites où il y a sédentarisation de l’élevage. La mobilité permet au contraire de limiter ces pressions, en évitant à la fois le surpâturage et le sous-pâturage. Elle favorise même la régénération de plusieurs espèces, du fait de la dispersion des semences.

Rappelons que le Predip est créé dans un contexte où les problèmes du pastoralisme et de la transhumance semblent s’exacerber dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest (et du Centre). L’intérêt économique du pastoralisme n’est plus à démontrer, mais la mobilité des troupeaux demeure de plus en plus difficile et risquée pour les éleveurs.
L’UE finance le Predip à hauteur de € 25 millions sur une durée de 5 ans (2018-2023). Huit pays en bénéficient dont 5 côtiers (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigéria) et 3 sont sahéliens (Mali, Burkina Faso, Niger).

Mahamadou YATTARA

SourceInf@sept

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