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La Communauté peule dénonce les exactions à son encontre : « Du 19 décembre 2019 au 16 Février, nous dénombrons 56 civils tués, 21 disparus, 2 blessés, 22 détenus »

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Les responsables de l’Association Dental WUWARBE et la Jeunesse TABITAL PULAKU étaient face à la presse, le vendredi 28 février 2020, à la Maison de la presse de Bamako pour informer l’opinion nationale et internationale sur la situation difficile que vit la communauté peule dans les régions de Mopti et Ségou du Mali. Selon les conférenciers, la communauté peule est victime d’abus et d’exaction. «Du 19 décembre 2019 au 16 Février, nous dénombrons 56 personnes civiles tuées; 21 disparues ; 2 blessés; 22 détenues. A la date du 16 Février 2020 : plus de 700 familles refugiées à Fassala (Mauritanie) ; plus de 500 familles déplacées internes dans la commune de Nampalari. Vu le caractère urgent de la situation dans laquelle se trouvent les populations des ces trois communes, nous exigeons la sécurisation des populations peules et leurs biens dans les différentes communes de Sokolo, Diabaly et Dogofri ; La cessation immédiate les arrestations arbitraires et les tueries des peuls par les forces armées du Mali », a déclaré le secrétaire général de l’Association Dental WUWARBE, Sékou Bah, maire de la commune rurale de Nampalari.

Cette conférence de presse était animée par le secrétaire général de l’Association Dental WUWARBE, Sékou Bah, en présence des autres membres de l’Association. « Aujourd’hui, nous voulons s’appesantir sur les événements qui se sont passés dans les communes de Sokolo, Diabaly et Dogofri (cercle de Niono). En effet, depuis 2015, la communauté peule des communes souffrent des arrestations arbitraires et des traitements dégradants de la part des forces armées et de sécurité de notre pays. Ces populations ont toujours apporté leur soutien moral et en nature aux forces armées et de sécurité déployées dans le secteur malgré les tracasseries dont ces populations sont victimes », c’est ce qui ressort de la déclaration de l’Association Dental WUWARBE lue par son secrétaire général, Sékou Bah, maire de la commune rurale de Nampalari. Avant d’ajouter que la situation s’est fortement dégradée depuis le 19 Décembre 2019. « Le 19 Décembre, les forces armées de notre pays ont procédé à l’arrestation de plus de 26 personnes à la foire de Malémana dans la commune de Dioura et ces personnes sont portées disparues. Depuis ce jour, malgré les assurances du gouvernent aucune suite n’a été connue à cette affaire », a-t-il dit. A ses dires, le 30 Janvier 2020, une patrouille des forces armées maliennes basées à Diabaly, est allée à Doumguel (commune de Diabaly) : au cours de cette action, dit-il, un boutiquier a été tué et un autre blessé, 05 personnes arrêtées. Le 03 février, une patrouille des FAMas basées à Diabaly, est partie à Kogoni Peul : au cours de cette action, ajoute-t-il, un berger les ayant fuis a été tué, deux autres personnes ont été arrêtées. Selon le conférencier Sékou Bah, le 11 Février 2020, une autre patrouille des FAMas est arrivée dans le village de Sinko Rangabé (Commune de Dogofri). A ses dires, 3 personnes sont arrêtées et 3 autres sont tuées dont l’imam du village. Pour Sékou Bah, le constat général est que les FAMas ne patrouillent que dans les villages peuls des communes de Dogofri, Diabaly et Sokolo. Il a fait savoir que  les personnes sont arrêtées et tuées du fait de leur appartenance à la communauté peule. En plus, indique-t-il, après chaque attaque terroriste contre les FAMas, elles font des représailles sur les populations civiles de la communauté peule. Il a signalé que cet amalgame qui est utilisée, et qui fait croire que les terroristes-jihadistes sont des peuls, doit cesser. Depuis ces évènements, poursuit-i, les trois communes se vident de leur population peule. Selon les estimations, entre 40-60% des peuls ont fui pour se refugier soit en Mauritanie ou aller dans la commune de Nampalari. Aux dires du secrétaire général de l’Association Dental WUWARBE, cela pourrait créer une méfiance et manque de confiance entre les FAMas et la population civile peule. « Du 19 décembre 2019 au 16 Février, nous dénombrons 56 personnes civiles tuées; 21 disparues ; 2 blessés; 22 détenues. A la date du 16 Février 2020 : plus de 700 familles refugiées à Fassala (Mauritanie) ; plus de 500 familles déplacées internes dans la commune de Nampalari. Vu le caractère urgent de la situation dans laquelle se trouvent les populations des ces trois communes, nous exigeons la sécurisation des populations peules et leurs biens dans les différentes communes de Sokolo, Diabaly et Dogofri ; La cessation immédiate les arrestations arbitraires et les tueries des peuls par les forces armées du Mali; La traduction devant les juridictions compétentes nationales les responsables de ces différents crimes ; La clarification de la situation des personnes disparues ; La libération des personnes injustement arrêtées ; La restitution des biens dérobés aux populations dans ces localités ; La prise des mesures pour le rétablissement de la confiance entre la population et les FAMas dans les communes de Sokolo, Diabaly et Dogofri ; L’aide aux populations déplacées en vivres et en eau dans les zones d’accueil notamment dans la commune de Nampalari ; La prise de mesures pour éviter le déplacement des populations vers Mauritanie par des messages d’apaisement et d’assurance de la part des autorités administratives et militaires », a souligné le conférencier, Sékou Bah. Lors des témoignages, Oumar Diallo, membre de la communauté peule, a fait savoir que certaines victimes avaient des balles logées dans la tête. Répondant aux questions des journalistes, le conférencier a fait savoir qu’il y a un manque de collaboration entre l’armée et la population dans certaine localité du pays. Il a regretté les exactions à l’endroit de la communauté peule. A ses dires, il n’y a pas de conflit entre peulh et Bambara ni de conflit entre peulh et Dogon. « On veut instrumentaliser…le gouvernement n’arrive pas à trouver une solution », a-t-il dit. Comme solution pour mettre fin à ces exactions, le conférencier a souhaité l’implication des élus et des chefs locaux. Par ailleurs, il dit avoir informé la CNDH (Commission nationale des droits de l’homme), la division des droits de l’homme et de la protection de la Minusma. D’autres conférenciers ont indiqué que ces exactions sont dues au fait que le Mali est un Etat failli.

Aguibou Sogodogo

Le Républicain

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