L’insécurité au Mali a des répercussions sur l’économie. Bien que grand producteur d’or, le pays, premier ou le deuxième producteur africain de coton selon les années, vit principalement de l’agriculture. Le Mali participe depuis longtemps au Salon international de l’agriculture de Paris, qui s’est tenu cette année du 22 au 29 février.
Le centre du Mali, région agricole et le nord, région pastorale, sont les plus touchées par l’insécurité. « Dire que cette situation d’insécurité n’a pas impacté l’activité agricole de façon globale, ce n’est pas dire la vérité, déclare Moulaye Ahmed Boubacar, ministre de l’Agriculture. Mais l’année dernière, le pays a produit à peu près 10 millions de tonnes de céréales et cette année, nous sommes à 10,8 millions de tonnes. Donc, c’est vrai que les populations se sont déplacées, mais nous avons pris quand soin de faire en sorte que l’on produise plus [dans les régions] où il y a de la quiétude ».
L’agriculture représente 35% du produit intérieur brut (PIB) du Mali. Elle occupe 80% de la population. Au niveau de l’élevage, le Mali possède le plus grand cheptel de la zone UEMOA [Union économique et monétaire ouest-africaine] et occupe la deuxième place au niveau de la Cédéao [Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest] . « Nous comptons environ 11 millions de bovins, 27 millions d’ovins et de caprins, ainsi que 47 millions de volailles, expliqueKane Rokia Maguiraga, ministre de l’Élevage et de la Pêche. L’élevage contribue à environ 15% dans le PIB ».
Vers la construction d’abattoirs modernes
Ce chiffre pourrait augmenter dans les prochaines années. Avec la perspective de l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange continentale, le Mali se prépare à modifier son mode de commercialisation des produits d’élevage dans la sous-région, selon la ministre Kane Rokia Maguiraga.
« Nous exportons des animaux sur pieds [vivants] vers le Sénégal, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et vers d’autres pays, détaille-t-elle. Maintenant, nous prévoyons d’exporter de la viande. L’exportation du bétail sur pied, c’est très compliqué. Et par rapport au bien-être des animaux, ils souffrent beaucoup pendant le voyage avant d’arriver à destination. Nous avons donc déjà un projet de quatre abattoirs modernes qui vont voir le jour bientôt. Ils seront aux normes internationales, mais nous mettons à jour aussi le suivi de nos animaux sur le plan sanitaire, pour qu’ils puissent donner de la viande de qualité que nous pouvons exporter vers les pays qui en ont besoin ». La situation d’insécurité ne doit pas être un blocage au développement, selon les deux ministres qui conduisaient cette année la délégation malienne au Salon international de l’agriculture de Paris.
RFI