La grève des enseignants perdure et est devenue depuis plusieurs semaines une épine dans le pied de toute la Nation. À IBK, le père de la Nation de prendre ses responsabilités et sortir le pays de cette impasse.
Pour apaiser le climat social, le gouvernement du Mali, a décidé la semaine dernière lors du Conseil des ministres d’adopter un projet de décret fixant le taux mensuel de l’indemnité de résidence allouée au personnel enseignant, l’enseignement fondamental et de l’Éducation nationale et de la préscolaire spéciale. À en croire, le communiqué l’adoption du présent projet du conseil des ministres, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du procès-verbal de conciliation signé le 18 mai 2019 entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016. L’octroi de cette indemnité s’inscrit dans le cadre de l’apaisement du climat social.
Contacté par nos soins, l’un des syndicalistes de la synergie, Adama Fomba nous a confié que cet acte est un acquis qui devait être concrétisé depuis le 1er janvier 2020. Et d’ajouter le combat de l’heure est au niveau de la non-application du fameux article 39 de la loi N° 2018-6007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, fondamental, et de l’Éducation préscolaire et spéciale.
Ce qui fait que les négociations n’aboutissent pas
Aujourd’hui aux yeux des observateurs, l’échec des nombreuses tentatives de négociations est dû à une crise de confiance entre le patron de la Primature, Dr Boubou Cissé et les syndicats de l’Éducation signataires du 15 octobre 2016. Les syndicats ne font plus confiance au chef du gouvernement. C’est pourquoi ils avaient déclaré, lors de l’une de leurs marches pacifiques ceci : « Bien avant cette rencontre, ce gouvernement nous avait promis d’appliquer cette loi sans problème, mais à notre grande surprise, pour mettre en application ledit article, le gouvernement nous a parlé d’une négociation et on leur a dit qu’on ne négocie pas une loi ». Avant d’ajouter que le gouvernement de Boubou Cissé ne veut pas que le Mali soit, c’est pourquoi ils ne veulent pas appliquer cette loi ».
On se rappelle également qu’avant l’adoption de cette loi, faisant allusion à l’article 39, Dr Boubou Cissé, en tant que ministre de l’Économie et des finances, avait bien souligné que l’État n’a pas les moyens d’appliquer ce texte. Dès lors, les enseignants ont commencé à s’en prendre au ministre chargé du budget. C’est pourquoi, malgré des nombreuses négociations, le résultat reste insatisfaisant… C’est finalement un bras de fer qui se joue entre les enseignants et le Premier ministre. Celui-ci ne cesse de marteler que « la situation sécuritaire et financière du pays ainsi que le nombre élevé des enseignants font aujourd’hui qu’il est difficile d’octroyer les 20 % que réclament les enseignants ». Pour ce faire, le gouvernement a soutenu sa position et a proposé aux syndicats d’ajouter les 3,77 % de manière échelonnée, c’est-à-dire octroyer un indice plafond de 1100 en 2020 et 1200 en 2021. Cela est bien loin des 20 % que proposent les enseignants.
Si IBK prenait les choses en main !
Devant ce bras de fer entre le gouvernement et la Synergie des enseignants n’arrangeant personne, le président de la République doit prendre ses responsabilités au risque d’aller à une année blanche comme l’a souligné Oumane Almadou Touré l’un des secrétaires généraux de la synergie lors d’un récent point de presse après la répression de la marche du 11 mars. Ce syndicaliste du SYNECFT, sans détour, a martelé que « le régime vient de créer toutes les conditions d’une année blanche. Nous ne ferons aucune autre concession, si IBK veut une année blanche, il l’aura et sans l’application de l’article 39, il n’y a pas d’école jusqu’à la fin de ce mandat ».
Il urge donc que le père de la Nation s’implique personnellement pour résoudre cette équation compliquée. C’est pourquoi, pour beaucoup d’observateurs de l’actualité, IBK se doit d’enfiler son manteau de médiateur en invitant les syndicats de l’Éducation à Koulouba pour une négociation entre père et fils.
Lamine BAGAYOGO
Info-Matin