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Le chef de l’état à propos du coronavirus : « Nous devons le vaincre avec les bons messages, les bons gestes… »

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Lors d’une session extraordinaire du Conseil national de défense consacrée, hier à Koulouba, à cette maladie, le président de la République a indiqué que même si notre pays n’a pas encore connu un seul cas, c’est maintenant qu’il faut prendre toutes les mesures de prévention. Pour cela, chacun a un rôle à jouer, une responsabilité à assumer.

Comme le virus Ébola face auquel la mobilisation et la communication ont bien réussi dans notre pays, Ibrahim Boubacar Keïta estime que la victoire contre le coronavirus est bel et bien possible. Texte intégral

Monsieur le Premier
ministre,
Mesdames et
Messieurs
les ministres,
Mesdames et
Messieurs
du Corps médical,

Merci d’avoir répondu à mon invitation à participer à ce premier Conseil supérieur de défense nationale consacré uniquement à la pandémie du coronavirus qui, nous le constatons avec effarement, a mis le monde à l’arrêt. Ce n’est hélas pas une clause de style, mais la tragique réalité.
En effet, près de 200.000 cas sont confirmés dans le monde. 162 pays sont touchés dont 30 en Afrique. Environ 8000 décès sont enregistrés.
Ce n’est pas tout : la force de pénétration du fléau est sans précédent, comme s’il s’agissait d’une peste des temps modernes. L’économie mondiale est à genou. Les frontières sont fermées. Des nations entières sont confinées. L’angoisse est partout.
Certes, Dieu en soit loué, le Mali, jusque-là, est épargné. Mais il est une exception heureuse là où malheureusement la contamination est la règle. Fasse le ciel que cette baraka continue.
Mais le réalisme est de mise. Nous sommes encerclés, nous faisons partie du monde, nous sommes une terre de départ et d’accueil. Nous sommes donc vulnérables.
Alors, c’est ici et maintenant que nous devons sonner le tocsin ! C’est ici et maintenant qu’il faut prendre toutes les mesures pour contrer le coronavirus. C’est ici et maintenant que nous devons faire appel à toutes les volontés, à toutes les énergies, à toutes les expertises et à toutes les complicités mobilisables.

Chacun a un rôle à jouer, une responsabilité à assumer. Et tous, nous devons unir nos efforts, oublier nos différends, refuser la fatalité afin de pouvoir vaincre ensemble la menace. Il nous incombe l’impérieux devoir de nous lever ensemble pour défaire le Covid-19.

Oui, c’est vrai nous sommes déjà sur d’autres fronts. C’est vrai, cela fait huit ans que nous sommes en guerre, que nos soldats se battent, et ce jusque dans les contrées caniculaires le jour et glaciales la nuit.

Oui, c’est vrai, nous sommes forcés de nous battre contre le terrorisme pendant que nous n’avons jamais négligé le front du développement pour plus d’écoles, plus de santé, plus d’eau potable, plus de vivres.

Tout cela, concédons-le, a un coût pour un pays dont les ressources ne sont pas illimitées. Mais aujourd’hui, à nos défis désormais classiques, s’ajoute celui de réussir la guerre contre le coronavirus, car en effet, c’est de guerre qu’il s’agit.

Nous devons être, chacun les soldats de cette guerre. Nous devons être, ensemble, cette armée qui ne saurait avoir d’autre objectif que de vaincre.

Souvenons-nous de la belle victoire que nous avons remportée sur le virus Ébola, il y a juste quelques années. Souvenons-nous de la belle mobilisation et de la belle communication que nous avons, en ce temps-là, réussies ! Souvenons-nous donc que, comme sur le front du virus Ébola, la victoire sur le front du coronavirus est possible !

Cette victoire, il s’agit, sans tarder de la rendre plausible. Nous le pouvons. Car, chaque imam, chaque prêtre est une autorité morale dont la parole est écoutée. Car, chaque chef de quartier, chaque maire, chaque conseiller municipal est un meneur d’hommes dont l’ordre est attendu. Car enfin, chaque père de famille, chaque mère de famille est un modèle respecté dont l’attitude compte.

Nous pouvons vaincre le coronavirus et nous devons le vaincre, en suscitant et en maintenant les bons messages, en proposant les bons gestes, en restant en éveil, sans aucune panique mais sans aucun écart.

L’état et le gouvernement s’attèleront à la lutte contre le fléau. Je serai à leur tête. Nous ne faiblirons pas. Mais alors, que toutes les Maliennes, tous les Maliens, sans distinction de genre et d’âge, jouent pleinement et entièrement leur partition, ensemble avec le gouvernement, ensemble avec l’armée, ensemble avec les autorités morales et religieuses, ensemble avec les organisations citoyennes.

Nous avons les ressources pour cette victoire. La première de ces ressources est notre capacité individuelle à suivre les messages et les conseils des structures indiquées.

La deuxième de ces ressources est notre capacité à agir et à relever les défis, impossible n’étant pas malien

Qu’Allah bénisse
le Mali !

SourceEssor

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