Coups de filet en Éthiopie contre des chefs de réseaux de passeurs de migrants vers la Libye. La semaine dernière, c’est un célèbre trafiquant d’origine érythréenne qui a été arrêté avec des complices. Et cela fait suite à l’arrestation, le mois dernier, d’une autre tête de réseau, dans une vague d’arrestations de grande ampleur.
C’est l’une de ses victimes qui a alerté la police après l’avoir reconnu dans la rue. Car l’Érythréen Tewelde Goitom, surnommé « Walid », circulait librement en Éthiopie, continuant d’organiser le trafic qui a fait de lui un millionnaire. Bientôt, d’autres victimes se sont manifestées. « Walid » a été arrêté vendredi, avec son frère et quatre complices, alors qu’il buvait un café dans un lieu public.
« Walid » est un caïd à la sinistre réputation parmi les migrants de la Corne de l’Afrique. Il se plaisait à parader avec des armes de guerre et se vantait de violer toutes les femmes qui passaient par ses réseaux, raconte la journaliste érythréenne Meron Estefanos.
« Son arrestation est un réconfort pour toutes les victimes et leur famille, explique-t-elle à RFI. Un réconfort pour ceux qu’il a kidnappés et torturés, et un message envoyé à tous les autres trafiquants qui exploitent des réfugiés innocents de manière inhumaine. Je suis heureuse de le savoir derrière les barreaux. »
Le 4 mars dans la nuit, c’est un autre trafiquant célèbre, lui aussi d’origine érythréenne, Kidane Zekarias Habtemariam, qui avait été capturé par la police éthiopienne, dans ce qui ressemble à une opération de grande envergure contre les réseaux criminels qui organisent la traite vers la Libye.
Cette opération est toujours en cours, affirme une source proche des enquêteurs éthiopiens, qui ajoute que les deux hommes, possédant plusieurs passeports, faisaient l’objet d’une surveillance étroite. Une autre source éthiopienne dit que les autorités étudient désormais leur meilleure option, les extrader vers un pays européen où ils sont poursuivis ou les juger sur place.
RFI