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Les patients se pressent à l’ouverture du premier “centre d’urgences Covid-19” dans le Val-d’Oise

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“Ma toux commence à me fatiguer, je respire mal”, explique Frédéric à l’infirmière avant d’être conduit dans le premier “centre d’urgences Covid-19” aménagé à la hâte dans un gymnase du Val-d’Oise pour accueillir les malades touchés par le virus et ainsi désengorger les hôpitaux d’Ile-de-France.

A l’entrée du parking du gymnase municipal de Taverny, deux gardiens gantés et masqués filtrent les entrées. Depuis lundi midi, pour la première journée de fonctionnement, les voitures défilent et leurs conducteurs attendent patiemment de se faire ausculter en mode “drive-in”.

AFP / Ludovic MARINDes membres du personnel médical en combinaison de protection prennent la température des patients qui arrivent au “centre d’urgences Covid-19” aménagé dans un gymnase, le 23 mars 2020 à Taverny, dans le Val d’Oise

Anne Poinsatte, infirmière à la retraite, prend la température des patients à travers la vitre et remplit la fiche des symptômes.

Pour Frédéric, “38°C et toux importante”. Après huit jours de fièvre, “j’ai appelé le Samu qui m’a dit qu’il y avait un centre de dépistage et c’est très pratique”, explique le jeune homme qui tousse à travers son masque au point de “ne plus pouvoir respirer”.

Il sera dirigé vers la file “patient avec toux” et avant de se faire ausculter par un médecin, un bénévole va l’accompagner se laver les mains.

AFP / Ludovic MARINUne personne portant un masque de protection attend d’être pris en charge au “centre d’urgences Covid-19” aménagé dans un gymnase, le 23 mars 2020 à Taverny, dans le Val d’Oise

“Le but de ce centre, c’est d’éviter que les patients qui eux-mêmes sont porteurs de coronavirus viennent dans la salle d’attente des médecins généralistes. Ici, on a mis en place un circuit dédié permettant a priori de ne pas contaminer d’autres personnes”, explique le Dr Caroline Reverdy-Bazin, qui gère la structure.

“On ne peut pas rester à regarder nos confrères généralistes se débattre tous seuls”, insiste le médecin qui a décidé avec des collègues et des élus du Val-d’Oise de se mobiliser et créer ce centre d’urgences sans l’aide de l’Agence régionale de la santé (ARS).

“Le but de ce centre, c’est d’éviter que les patients qui eux-mêmes sont porteurs de coronavirus viennent dans la salle d’attente des médecins généralistes. Ici, on a mis en place un circuit dédié permettant a priori de ne pas contaminer d’autres personnes”, explique le Dr Caroline Reverdy-Bazin, qui gère la structure.

AFP / Ludovic MARINDes membres du personnel médical en combinaison de protection prennent la température des patients qui arrivent au “centre d’urgences Covid-19” aménagé dans un gymnase, le 23 mars 2020 à Taverny, dans le Val d’Oise

“On ne peut pas rester à regarder nos confrères généralistes se débattre tous seuls”, insiste le médecin qui a décidé avec des collègues et des élus du Val-d’Oise de se mobiliser et créer ce centre d’urgences sans l’aide de l’Agence régionale de la santé (ARS).

“On a été précurseur, nous nous sommes débrouillés par nos propres moyens avec l’aide de la mairie de Taverny. Tout le monde a récupéré à droite à gauche du matériel, des masques, des gants, des charlottes, des sur-chaussures, des sur-blouse…”, énumère la rhumatologue.

AFP / Ludovic MARINDes membres du personnel médical en combinaison de protection organisent l’accueil des patients au “centre d’urgences Covid-19” aménagé dans un gymnase, le 23 mars 2020 à Taverny, dans le Val d’Oise

En une semaine, le centre d’urgences Covid-19 voit le jour et six tentes sont déployées dans le gymnase pour accueillir les malades qui sont adressés par le centre de régulation du 15 et par des professionnels de santé habilités.

– “Autant aider” –

Vingt-six médecins généralistes, 11 spécialistes, 10 infirmières, deux psychologues, des étudiants ainsi que des retraités vont se relayer à tour de rôle pour assurer des vacations de 8h à 20h, indique la maire de Taverny Florence Portelli.

“Des entreprises privées et des pharmacies nous ont fait des dons de masques, de thermomètres et les volontaires nous appellent en nombre, les médecins travaillent sur leurs jours de repos, il y a une belle solidarité”, se réjouit la maire.

AFP / Ludovic MARINDes membres du personnel médical en combinaison de protection organisent l’accueil des patients au “centre d’urgences Covid-19” aménagé dans un gymnase, le 23 mars 2020 à Taverny, dans le Val d’Oise

Les médecins et élus regrettent toutefois que l’ARS n’ait pas été pas favorable au départ au projet.

Elle “craignait que nous ne soyons pas en mesure de faire les choses avec le respect des normes”, analyse le Dr Reverdy-Bazin.

Pour pouvoir tenir dans la durée, la ville de Taverny a lancé un appel “à toutes celles et ceux qui pourraient apporter une contribution matérielle ou qui souhaiteraient rejoindre l’équipe médicale” en adressant un mail à scabinet-maire@ville-taverny.fr.

C’est ainsi que Thomas Quinquis, s’est retrouvé bénévole dans le centre d’urgences du Val-d’Oise. Cet étudiant en école de journalisme s’occupe de l’accueil des patients à l’entrée du gymnase.

“Je les aide à se laver les mains proprement, c’est moi qui appuie sur le robinet, ils ne touchent à rien, je m’occupe aussi des photocopies. Je suis une petite mains dans le rouage qui permet que cela fonctionne bien”, raconte Thomas. “Je suis chez moi à ne rien faire, autant aider”, poursuit l’étudiant. Et de voir à longueur de journée des patients tousser ne lui fait “pas peur”.

“J’ai de la chance d’être en bonne santé, je suis bien protégé et je respecte les consignes”, souligne-t-il. Le jeune homme a réussi “à motiver 30 amis” d’Ile-de-France à participer aux tâches administratives du centre qui voit pour sa première journée la file d’attente s’allonger à mesure que le temps passe.

Parmi les patients, Anne-Montfajon s’est résignée à se rendre au centre d’urgences. Pharmacienne à Taverny, elle présente des symptômes du Covid-19. “Je suis en première ligne que voulez-vous !”

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