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L’école en question : Si la grève est un droit pour les enseignants, l’éducation en est un autre pour les enfants !

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Depuis bientôt trois décennies, l’école malienne a du plomb dans les ailes. Pendant les dix (10) ans de gestion des affaires par Alpha Oumar Konaré, l’école malienne est devenue le terrain privilégié pour les combats politiques: n’importe qui se servait des élèves et étudiants pour faire n’importe quoi.

 

Ainsi et à tout moment, les élèves et étudiants étaient dans les rues, des fois avec des armes à feu, des armes blanches et des cailloux pour semer la terreur dans les cœurs et dans les esprits des paisibles citoyens. Pouvait-on lutter pour mettre fin à cet état de chaos pour nos enfants ? Rien n’était moins sûr car les scolaires ont été instrumentalisés par des pseudo- démocrates et des politiciens véreux qui ne jurent que par leurs intérêts sordides et inavouables, toute chose qui ne peut être que préjudiciable à la formation de nos enfants et donc à l’avenir du Mali tout entier.

Les sorties intempestives de nos scolaires ont été à chaque fois ponctuées par celles des enseignants. La suite, on la connaît : les années scolaires et académiques furent longtemps colmatées aux dépens de ces milliers d’enfants et de jeunes gens au Mali. Cela a largement contribué à la souillure du système éducatif malien, souillure engrangée par le tripatouillage des innovations pédagogiques dans notre pays. Finalement, le Mali est devenu le cobaye de toutes les méthodes d’enseignement élaborées ailleurs. Le drame est que les anciennes méthodes sont remplacées sans débat réel sur l’impact de leurs aspects positifs et négatifs à long terme sur la formation des enfants et donc sur le devenir du Mali.

En lieu et place des grèves des scolaires, gisent celles des formateurs, des enseignants. Et depuis bientôt cinq ans, les années scolaires sont amputées par les grèves syndicales et cela à cause de droits syndicaux. Certes, la grève est un droit en République du Mali ! Mais, faut-il aussi le dire, ce droit ne doit en aucun cas empêcher l’expression du droit des enfants à l’éducation. Il y a donc un devoir pour l’Etat malien de mettre les enfants dans leur droit d’aller à l’école et recevoir en toute quiétude des cours. C’est donc dans cet ordre d’idées qu’il convient de placer le recours de l’État malien au service du volontariat. Certes, tout ne peut être rose dans cette situation ! Mais entre deux maux, il faut absolument choisir le moindre: continuer le cycle de grèves ou faire appel au service des volontaires pour qu’enfin nos scolaires reprennent le chemin de l’école. C’est bien cette seconde solution que le gouvernement de Boubou Cissé a choisie. Pourvu qu’il tienne qualitativement le cap ! Car, il y a des enseignants qui se donnent déjà le droit d’empêcher les volontaires de faire le travail pour lequel ils sont recrutés par le même Etat. A défaut de trouver une solution patriotique à l’endémique grève des syndicats, il urge de permettre aux scolaires, sans délai, de reprendre le chemin de l’école. Il y va du respect de leur droit légitime à l’éducation ! Car ils n’ont rien fait pour mériter cette situation désastreuse et préjudiciable à leur avenir !

Les enseignants peuvent continuer à exercer leur droit de grève. Mais ils ne peuvent plus longtemps s’opposer à celui des enfants qui est de recevoir des cours. Cela est un impératif du temps que personne ne doit ignorer et que l’État se doit d’assurer !

Fodé KEITA

SourceL’Inter de Bamako

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