Après la fermeture de certains bars, maquis, hôtels et certaines mosquées, pour lutter contre la propagation du coronavirus, c’est le tour du grand marché de Bamako. Même si l’Etat n’en a pas encore pris une décision. Votre hebdomadaire d’informations a fait un tour au grand marché de Bamako afin de connaitre l’opinion de la population sur sa fermeture. Tous les intervenants sont unanimes que la fermeture du marché n’est pas la bonne formule.
KaramokoSamaké : « Si l’Etat a une solution pour nous les commerçants, il peut fermer le marché, mais s’il n’a pas de solution pour nous, la fermeture du marché sera plus catastrophique que la maladie du coronavirus pour nous les commerçants. Car la plupart d’entre nous n’a pas de moyens. Ici, au grand marché, il y a beaucoup de milliardaires, mais aussi y’a beaucoup d’autres qui n’ont rien. La plus part d’entre nous sont des loyers à payer. Si on ferme le marché, comment nous allons nourrir nos familles ? Mais si l’Etat a un moyen de subvention pour nous donner à nourrir nos familles comme les autorités Mauritaniennes est en train de faire, nous allons accepter de fermer le marché. Nous n’avons pas dit que la maladie n’existe pas car nous-mêmes, nous adoptons les mesures de préventions pour lutter cette maladie. Mais en réalité, la fermeture du marché est pire que la maladie du coronavirus pour nous les commerçants ».
FousseniNiangadou : « Nous avons entendu la fermeture du marché sur les réseaux sociaux et autres. C’est vrai, la maladie est là, nous pouvons nous protéger, mais fermer le marché ou les mosquées n’est pas la solution. Si on ferme le marché comment nous allons nous nourrir ? Dieu merci, depuis que cette maladie est sur le territoire du Mali, les gens ont peur de venir au marché, il y’a plus de marché comme avant. Nous demandons qu’Allah nous protège contre cette maladie de coronavirus ».
KaouYassaye : « La fermeture du marché n’est pas la solution pour lutter contre la propagation de cette maladie. Nous pouvons nous couvrir pour faire nos ventes. Nous ne souhaitons pas que cette maladie affecte quelqu’un et nous souhaitons la meilleure santé aux affectés. Le marché est l’endroit où nous vivons ».
Une Guinéenne qui fréquente aussi le marché : « Je suis au Mali, il y a tant d’années, je fais des achats. Dire qu’ils vont fermer le grand marché, je ne suis pas d’accord, nous sommes des commerçantes, sans le commerce nous ne pouvons pas subvenir à nos besoins. On parcourt de kilomètre en kilomètre pour faire des achats. La fermeture n’est pas une bonne idée, même chez moi en Guinée, je ne suis pas d’accord ».
Siriman Kouyaté : « La fermeture n’est pas une solution, la plupart de la population vit dans le secteur privé, seulement un million de personnes est fonctionnaire. Dans un pays où la majorité vit dans cette condition il sera difficile de fermer le marché pour ne pas affamer le pays. Si le pays est affamé cela est plus grave que le coronavirus. Le constat est que le couvre-feu commence à prouver son impact, les 50% de la population Bamakoise nourrissent leur famille à travers les activités du soir par exemple : les boulangeries, les restaurants, les pâtisseries et les femmes qui font la vente dans les rues, j’en passe. Ces personnes qui nourrissent tant de familles à Bamako sont tous bloquées par le couvre-feu. Le seul revenu c’est le marché, donc la fermeture est plus grave que le coronavirus, sauf si l’Etat subventionne les logements, l’électricité et autres comme les autres pays l’on fait. Il y’a même des pays qui ont voté des sommes pour partager la nourriture à la population pour la lutte contre la propagation du coronavirus. Nous avons peur de cette maladie, une maladie qui n’a même pas de médicament. Mais nous ne serons pas contre la fermeture du marché si l’Etat accepte de subventionné les choses ».
Une coiffeuse : « Nous serons contre la fermeture du grand marché car on se nourrit à travers le marché. Si l’élection législatives n’a pas été reportée, alors pourquoi fermer le marché ? »
HawaBagayoko : « Nous sommes contre la fermeture du grand marché. Le marché est l’endroit qui nous permet de subvenir à nos besoins quotidiens. La question qu’on doit poser est de savoir si réellement cette maladie existe ? La preuve est la tenue de l’élection législative passée, qui nous prouve l’inexistence de cette maladie.
Rappelons que la majorité des commerçants du grand marché sont contre la fermeture de ce patrimoine malgré l’enregistrement de plusieurs cas du COVID-19, déclaré par le gouvernement. Certains même pensent que cette maladie n’existe pas à travers la tenue des élections législatives.
Sékou TRAORE, stagiaire
Source : La Priorité