Le football est à l’arrêt total pour une durée encore indéterminée. Les joueurs et les clubs doivent donc apprendre à faire avec. La majorité des clubs de Ligue 1 sont passés au chômage partiel et craignent de souffrir économiquement dans les prochains mois et sondent leurs joueurs afin qu’ils acceptent de réduire leurs salaires, comme c’est le cas en Espagne avec le FC Barcelone notamment.
Dans une interview accordée à L’Équipe’, Dimitri Liénard, passé par le football amateur, a confessé qu’il est prêt à faire des sacrifices sur son salaire pour le bien commun et surtout pour la survie de son club.
“Chacun a sa liberté de penser, mais quand on a commencé à entendre parler de baisse de salaire dans le foot, je me suis dit, personnellement, que j’en avais rien à foutre de baisser le mien. Que tu gagnes 50 000€ au lieu de 100 000€ sur un mois, par exemple, ça ne va pas changer ta vie. Chacun a son propre train de vie, mais quand tu commences à gagner 100 000€, tu ne vas pas me dire que tous les mois tu les utilises. Si tu me dis qu’il faut que je baisse mon salaire pour que mon club ne coule pas, je le ferai. Il faut être plus que souple dans la situation qu’on traverse”, a expliqué le joueur de 32 ans.
“On est dans un club bien géré”
“Pour moi il y avait bien plus grave que le salaire des footballeurs, dont la santé en premier lieu, mais même au-delà. Les gens qui ont une entreprise et qui ne peuvent plus payer leurs salariés, par exemple. J’ai été employé avant de devenir professionnel, j’imagine que ça doit être dans la situation actuelle, c’est autrement plus important. Le footballeur ne va pas être en danger si on le paie moins pendant un ou deux mois. À l’époque, quand j’étais au smic, je regardais chaque 20 du mois combien il me restait sur mon compte. Maintenant, je sais ce que j’ai, je n’ai plus besoin de regarder mon compte, et je dis ça avec humilité”, a ajouté le milieu de terrain français.
Dimitri Liénard a évoqué plus précisément la situation de son club : “À Strasbourg, depuis le temps que je travaille avec le président Marc Keller (2013 ndlr), je sais que le club a une trésorerie plus que saine. Si ça dure un mois, ils seront capables de nous payer à 70% avec le chômage partiel, sans être en difficulté. Je fais partie du CSE avec Adrien Thomassson, on a eu des réunions pour éclaircir tout cela, et ça s’est très bien passé car on la chance d’être dans un club bien géré. Il n’y a eu aucun problème pour la mise au chômage partiel, par exemple. Mais pour l’instant, il n’a pas été demandé aux joueurs d’aller au-delà du chômage partiel”.
“Ce qu’a fait l’UNFP est très bien. Chaque club est différent et gérera la situation à sa façon. Je peux comprendre que dans certains clubs les joueurs doivent aller au-delà du chômage partiel, car ils sont gérés différemment et la trésorerie est plus difficile. À Strasbourg, on a la chance d’être dans un club ou c’est carré. Mais si on est amenés à faire des efforts sur nos salaires, au cas où la situation dure, on le fera”, a conclu le milieu de Strasbourg.
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