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Libye: assiégés, les Tripolitains désormais privés d’eau en pleine épidémie de coronavirus

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Des forces loyales au Gouvernement d'union nationale libyen arrivent dans les faubourgs de Tripoli, le 6 avril 2019

Profitant du siège mené par Khalifa Haftar sur la capitale, une tribu basée au sud de Tripoli a fermé un important réservoir d’eau pour obtenir la libération de combattants emprisonnés par les milices tripolitaines. L’eau courante à destination de la ville et des environs est coupée depuis une semaine. Avec deux millions d’habitants touchés, l’ONU craint une crise humanitaire.

De notre correspondant dans la région,

Assiégés depuis plus d’un an, les Tripolitains sont assoiffés depuis une semaine. Privée d’eau courante, la population se presse dans les épiceries pour acheter des bouteilles. Ils n’ont que quelques heures pour s’approvisionner à cause du couvre-feu qui s’étend de 14h à 7h du matin.

Ce n’est pas la première fois que Tripoli doit se passer d’eau. En 2017, c’est déjà la tribu des Mégara qui était à l’origine de la coupure. Son fief, situé au sud de Tripoli, inclut le principal réservoir qui alimente la ville. Soutiens de Kadhafi, les dirigeants de la tribu se sont rangés aujourd’hui derrière Khalifa Haftar dans sa conquête de Tripoli. Ils exigent la libération de leurs combattants, emprisonnés dans la capitale libyenne.

L’armée de Haftar assure qu’elle n’a rien à voir avec cette opération, qui n’est selon elle que le résultat de tensions tribales.

Des puits presque inutilisables en raison des coupures d’électricité

Pour parer à la pénurie, les Tripolitains avaient creusé des puits et installé des collecteurs d’eau de pluie. Seulement, les combats ont détruit beaucoup de ces collecteurs. Et les fréquentes coupures d’électricité rendent les puits quasiment inutilisables.

À la guerre s’ajoute depuis le 24 mars, l’apparition du coronavirus. Sans eau, les Tripolitains se retrouvent encore plus démunis pour lutter contre la pandémie. Pour AbdelRahman Ghandour, le représentant de l’Unicef en Libye, ce détournement de l’eau est un crime de guerre, encore plus actuellement, en période de pandémie mondiale.

Ceci équivaut à un crime de guerre : on ne peut pas se nettoyer, on ne peut pas nettoyer les aliments, ce qui veut dire que les risques d’épidémie en règle générale sont beaucoup plus grands, y compris le choléra. Et c’est d’autant plus grave en période de coronavirus.

rfi

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