Dans le cadre de la lutte contre la propagation de la maladie à Coronavirus (Covid-19), le ministre des Transports et de la Mobilité urbaine, Ibrahima Abdoul Ly, avait recommandé aux transporteurs de réduire le nombre de passagers dans les véhicules. Une mesure loin d’être respectée.
Le ministre des Transports et de la Mobilité urbaine, Ibrahima Abdoul Ly, avait annoncé une série de mesures le vendredi 27 mars 2020. Il s’agit de la réduction du nombre de passagers dans les véhicules afin de respecter la distance d’au moins un mètre entre les passagers dans les bus, minibus et autocars ; la limitation à moitié du nombre de places prévues sur la carte grise du véhicule ; la limitation du nombre de passagers à trois au lieu de cinq, y compris le conducteur, pour les taxis et les véhicules particuliers.
La raison est que les chauffeurs n’ont pas été interpellés par les transporteurs, qui ont toutefois donné du matériel de lavage des mains. « Dans les jours à venir, s’ils nous demandent de le faire, nous le ferons pour le bien-être de tous », déclare le syndicaliste.
Selon Zoumana Kané, un chauffeur de Dourini, l’application des décisions prises par le ministre des Transports pour lutter contre la pandémie n’est pas du tout facile pour les transports en commun. Il dit toutefois appliquer petit à petit. « Avant de prendre une telle mesure, le ministre devrait d’abord penser à diminuer le prix du carburant, des recettes, et aussi nous descendons tôt. Vraiment cette situation joue beaucoup sur notre revenu », analyse-t-il.
« Le carburant est cher, si nous diminuons le nombre de personnes, comment allons-nous vivre ? Tant que le prix du carburant et les recettes ne sont pas réduits, nous ne pouvons pas respecter ces règles », peste Madou Niaré, chauffeur.
Toumani Ballo croit savoir que cette règle ne peut pas être appliquée car tout est cher maintenant. « Si nous diminuons le nombre de personnes, comment allons-nous vivre avec les recettes et les policiers qui nous attendent » s’interroge-t-il.
De son côté, Moussa Traoré, transporteur, indique qu’ils sont au courant de la décision du ministre des transports. Mais, selon lui, le gouvernement devrait d’abord aider la population en diminuant les recettes, les prix des carburants, des condiments, d’eau et électricité avant de prendre cette mesure. « Nous avons vu dans les autres pays ce que les gouvernements ont fait pour aider leurs populations. Pourquoi pas faire la même chose chez nous aussi !» fulmine-t-il.
« Cette mesure est appliquée par une partie des transporteurs. Le car prend 50 personnes et si nous réduisons cela à 30, ce serait une perte colossale pour nous, car le gasoil est cher et la distance est longue. Dans toutes les gares, ils ont mis du matériel de lavage des mains, mais nous n’avons ni gants, ni masque encore moins de gel hydroalcoolique » se désole Madou Traoré, chauffeur.
Un taximan affirme que cette situation n’est pas adaptée au Mali. « Nous sommes dans un pays pauvre où chacun vit de l’autre. Moi je vis de mes clients et je ne peux pas diminuer le nombre de personnes. Le destin de tout un chacun appartient à Dieu. Ce qui doit arriver arrivera », se convainc-t-il.
Yaya Tamboura, jeune commerçant, affirme qu’il va au marché avec son frère à moto, tous les jours. Selon lui, cette décision du ministre ne peut pas être respectée par les citoyens. Pour sa part, Aminata Diarra soutient ne pas respecter cette mesure pour la simple raison qu’elle dépose tous les jours sa sœur à son lieu de travail. Elle affirme que celle-là ne peut pas emprunter un véhicule Sotrama et le taxi reste très cher.
Fatim B. Tounkara
Source: Le Wagadu