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Libye: des dizaines de jihadistes libérés dans deux villes de l’ouest

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Des forces loyales au Gouvernement libyen d'union nationale (GNA) et engagées contre les forces du maréchal Haftar, à l'entrée de l'ancien aéroport international de Tripoli le 8 avril 2019

En Libye, la réapparition de dizaines d’extrémistes appartenant à des groupes jihadistes et qui combattaient dans les rangs du gouvernement d’Union nationale (GNA) suscite de nombreuses craintes auprès des habitants de deux villes de Sorman et de Sabratah.

Le GNA a achevé, ce dimanche 13 avril, la reconquête de toute la côte ouest allant jusqu’à la frontière tunisienne. Une zone contrôlée auparavant par les forces de Khalifa Haftar.

► Lire aussi : En Libye, les villes de Sabratha et de Sorman repassent sous contrôle du GNA

Quelques 600 prisonniers ont été libérés des prisons des deux villes de Sorman et Sabratah. Parmi ces détenus se trouvent quelques dizaines d’individus extrémistes.

Les vidéos et les photos diffusées par les combattants eux-mêmes, depuis dimanche les montrent en exaltation sur les places symboliques de Sabratah et de Sorman. Ainsi, l’on peut voir à l’entrée de Sabratah ou sur la grande place devant le bâtiment sécuritaire de la police en partie brûlé, des extrémistes brandissant le drapeau de l’État islamique ainsi que la photo de Wissam Ben Hmeid. Cet ex- dirigeant du conseil de la choura de Benghazi avait fait allégeance à l’État islamique avant qu’il ne soit tué par l’ANL en 2017. On voit aussi des policiers à genoux humiliés par les miliciens du GNA. Des actes de vengeance ont été perpétrés, des maisons brûlées et des voitures volées ou saccagées.

Parmi ces visages, un mélange d’extrémistes recherchés qui ont fui l’est du pays ou des trafiquants de tout bord. On trouve par exemple Abderrahmane el-Miladi plus connu sous son surnom El Pedjà, accusé par l’ONU d’organiser l’immigration clandestine et jugé en Libye. Ahmad al-Dabachi connu sous surnom El Ammo et originaire de cette ville fait également sa réapparition, il est réclamé par la CPI pour trafic d’êtres humains.

Forces tunisiennes en alerte

Autre jihadiste fraichement libéré, Faraj Cheko, qui ne dépare pas non plus : il est l’un des dirigeants du conseil de la choura de Benghazi, qui a aussi fait allégeance à l’État islamique. Pourtant, tous ces extrémistes connus ont été remerciés sur Twitter par le ministre de l’Intérieur du GNA Fathi Bachagha, qui les définit comme étant des « compagnons d’armes ».

Du reste, le GNA ne dit pas un mot sur les jihadistes libérés, ni sur les policiers humiliés. Le Haut Conseil de cheiks et de notables libyens sympathisants de l’ancien régime dénonce « les bandes de criminels » qui ont attaqué ces villes affirmant ainsi que le combat de Haftar « est vraiment un combat contre le terrorisme ».

Sabratah était la ville qui exportait le plus de migrants vers l’Europe avant un accord signé entre l’Italie et le GNA en 2017. Accord selon lequel les trafiquants ont touché de l’argent pour cesser leurs trafics. Elle a aussi été dominée par l’EI avant l’arrivée de l’ANL. Par deux fois, les habitants se sont révoltés contre le diktat des trafiquants et des extrémistes.

Selon des sources gouvernementales, les forces militaires tunisiennes ont été mises en état d’alerte, depuis dimanche, afin de repousser toute possibilité de fuite d’éléments terroristes vers la Tunisie, selon Rachad Beltbib, président du comité de la lutte contre le terrorisme.

RFI

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