Accueil NORD DU MALI REPORT DES AUTORITES INTERIMAIRES A KIDAL La faute au Gouvernement

REPORT DES AUTORITES INTERIMAIRES A KIDAL La faute au Gouvernement

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Sine-die, l’installation des autorités intérimaires dans la ville rebelle de Kidal n’est pas pour l’instant. Prévue pour le samedi 18 février dernier, la nomination d’un Gouverneur, membre de la Plateforme, pour diriger l’Exécutif régional est venue tout chambouler.

 

Le tout était rentré dans l’ordre avec la désignation de Hassan Fagaga comme Président du Conseil régional de Kidal et son installation était prévue pour le samedi 18 février dernier, au chef-lieu régional de Kidal. C’est dans le cadre de la mise en place des autorités intérimaires.

Mais, voilà contre toute attente, et sans aucun cas d’urgence, le Gouvernement nomme un nouveau Gouverneur à Kidal. Il s’appelle Sidi Mohamed Ag Ichrach, proche de la Plateforme, un mouvement armé pro-Bamako.

 

Nomination inopportune

Selon un observateur indépendant, cette nouvelle nomination de Gouverneur à Kidal était inopportune étant donné que la situation dans cette ville reste encore très fragile. Aussi, l’actuel Gouverneur n’a commis aucune erreur pour mériter le sort d’être relevé de ses fonctions. «On devrait attendre un peu», ajouta-t-il.   Pour lui, le Gouvernement a manqué de stratégie pour opposer ces deux groupes armés qui se disputent toujours sur la gestion de Kidal.

La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) a ainsi rejeté aussitôt cette nomination d’un nouveau gouverneur pour Kidal, Sidi Mohamed Ag Ichrach, qui est, certes, un enfant de la ville, mais réputé être un proche de la Plateforme.

Tombée tard dans la nuit du vendredi au samedi, à l’issue du Conseil des Ministres, cette décision du Gouvernement ne semble pas être venue à un moment indiqué. Car, elle a provoqué la colère la CMA, qui a fini par boycotter l’installation des autorités intérimaires dans la ville de Kidal.

 

Equilibre du pouvoir

Du côté de la Plateforme, cette nomination d’un des leurs voudrait l’équilibre du pouvoir à Kidal entre les deux mouvements à savoir CMA et Plateforme.  Cette mésentente trouve son origine dans le conflit tribal qui avait opposé les deux communautés (Ifogas représentées par le HCUA et les Imghads  par le GATIA) sur la gestion de Kidal, il y a un moment.

Dans le Nord Mali, ces deux ethnies avaient toujours vécu en parfaite harmonie. Mais, avec l’absence de l’Etat, celles-ci sont devenues de véritables ennemies en s’entretuant tous les jours à cause simplement de la gestion de leur ville commune.

Bamako avait initié des pourparlers à Niamey, au Niger, sous l’égide du Premier Ministre nigérien pour tenter de trouver un terrain d’entente entre les deux, GATIA et le HCUA. Mais, finalement, la crise liée à la gestion de cette ville de Kidal refait encore surface entre les deux mouvements.

 

Le conflit

Apparemment, le conflit qui oppose les deux grandes ethnies du Nord du Mali remonte depuis l’accession du Mali à son indépendance nationale et sinon bien avant. Et le Colonisateur français serait à l’origine de cette mésentente entre les deux communautés, avec l’application de sa politique de «diviser pour mieux régner». Il n’a pas hésité à prendre le pouvoir aux Imghads, tribu majoritaire, pour le remettre aux Ifogas. Et c’est depuis lors qu’ont  débuté les premiers conflits.

Avec ce nouveau report d’installation des autorités intérimaires notamment à Kidal par la faute du Gouvernement, la mise en œuvre de l’Accord de paix prend encore du retard pour ne pas dire que c’est l’ensemble du processus de pacification du pays qui risque d’en pâtir.

Ousmane MORBA

 

Source: Le Soft

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