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Cabale de l’exécutif contre le judiciaire : Pourquoi ce silence assourdissant des organisations de la société civile ?

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La justice, après avoir fait un bond qualitatif dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière, en arrêtant des grosses pointures, fait aujourd’hui l’objet des tirs croisés de la part de l’exécutif. Elle est dans la ligne de mire de ceux qui doivent rendre compte au peuple de leur gestion des deniers publics. C’est aux forceps que la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako a annulé les poursuites contre Mahamadou Camara dans l’affaire de l’achat du Boeing présidentiel et des équipements militaires des forces armées et de sécurité.
Les partis politiques, les associations et mouvements de la société civile vont-ils croiser les bras face à cette cabale contre la justice ? De l’Imam Mahmoud Dicko, au Professeur Clément Dembélé en passant par le chef de file de l’Opposition politique et tous ces nombreux activistes qui ont fait de la défense des intérêts du Mali leur priorité vont-ils rester inactifs et laisser la justice entre les griffes de ceux qui ont pillé le Mali ?
Le Président de la République devrait pourtant comprendre que s’il y a une digue qui protège son régime c’est bien la justice, avec à sa tête le ministre de la Justice, garde des sceaux, Me Malick Coulibaly. C’est grâce à l’engagement de ce dernier à traquer les bandits à col blanc, que les citoyens ont commencé à avoir confiance en leur justice. Aujourd’hui cette même justice fait l’objet de pression de la part de l’exécutif pour qu’elle libère ceux qui ont pillé les deniers publics. L’annulation des poursuites contre Mahamadou Camara et compagnie dans la sulfureuse affaire d’achat du Boeing présidentiel et des équipements militaires est la preuve matérielle de la dangereuse immixtion de l’Exécutif dans le domaine sacré du judiciaire.

S’il est vrai que la justice est rendue au nom du peuple, il n y a pas de raison que ce même peuple reste silencieux quand son droit est bafoué. Où est le héros du 5 Avril, à savoir l’Imam Dicko, qui a fait partir le premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga au prétexte qu’il gérait mal le pays. Va-t-il rester muet quand l’exécutif met le pied dans le plat du judiciaire ? Pourquoi ce silence assourdissant du Professeur Clément, lui qui a, pendant longtemps, fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille ? Comment les partis politiques qui aspirent venir au pouvoir et proposer une autre alternative à la gestion actuelle, puissent adopter une telle posture, à savoir le silence, voir l’indifférence ? Quid des syndicats dont le crédo est la bonne gouvernance du pays pour que leurs adhérents puissent voir améliorer leurs conditions de vie et de travail ?

Le Mali est véritablement à la croisée des chemins et il est menacé dans ses fondements. Quand une Nation est en danger,tous ses enfants doivent se considérer comme des soldats pour la défendre vaillamment. Tous pour le Mali et le Mali pour tous ses enfants, doit être la devise de chaque citoyen.

Youssouf Sissoko

SourceInf@sept

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