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Clanisme à l’Assemblée Nationale: La guerre de positionnement fait rage au RPM

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La guerre de positionnement après l’élection du président de l’Assemblée Nationale du Mali a déjà commencé dans la famille politique du Chef de l’État, le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK). Dans le Bureau politique national (BPN) du RPM en particulier, les responsables du parti ne jouent plus la même trompette. Depuis, c’est une véritable guerre de tranchée chez les tisserands.

Entre l’honorable Mamadou Diarrassouba (l’élu RPM de Dioïla) et Moussa Timbiné (député RPM de la commune V et président de l’Assemblée) c’est désormais le clanisme qui sied à la partie. C’est cette situation qui trouble les esprits au sein du RPM.

Après le virage libéral, le virage conjugal ?

En effet, le président de la République, IBK, avait fait d’avance son choix pour la présidence de l’Assemblée Nationale. Promis-juré, comme il l’a dit en préambule de sa campagne, IBK n’a eu qu’ « une priorité : le Mali au dessus de tout ».  À son niveau, celui qui devrait être à la tête de l’Hémicycle de Bagadadji et dont il a parrainé la candidature n’a été personne d’autre que Moussa Timbiné.

Mais, il y avait un autre député RPM, le choix du parti qui était dans  la danse. Il s’agissait de Mamadou Diarrassouba.

Enseignant chevronné, le député de Dioïla, Mamadou Diarrassouba, est réputé être un grand soutien financier du RPM. Le second n’est autre que le député Moussa Timbiné de la commune V, l’ami de l’Honorable Karim Keïta, fils d’IBK. Parmi ces deux députés élus à l’Assemblée, la grande majorité des observateurs pensaient que le premier était le mieux placé pour occuper le perchoir et éviter au Mali de devenir un royaume ou la propriété d’une seule famille. Déjà, sous le premier mandat d’IBK,  Diarrassouba aurait été proposé pour occuper le poste de Président de l’Assemblée. Mais contre toute attente, le président IBK aurait décliné ce choix, pour la simple déraison, que la fille de Issiaka Sidibé dit Isaac, est mariée au fils du président de la république.

Pour le président IBK à l’époque, l’élection de Diarrassouba comme président de l’Assemblée Nationale, aurait été le summum du népotisme. Face à cette situation, les relations entre le président IBK et Mamadou Diarrassouba n’étaient plus au beau fixe. En bloc, l’ambition de Diarrassouba s’est heurtée au refus d’IBK de le bombarder à la tête de l’Assemblée Nationale.

Et c’est pratiquement, la même situation qui s’est présentée lors de l’élection pour le perchoir de l’Assemblée, pour favoriser Timbiné et casser Diarrassouba, le député RPM de Dioïla. En réalité, Timbiné est un fidèle d’IBK et l’ami du député de la commune II, Karim Keita, le fils du président de la république. Du coup,  c’est la guéguerre politique avant la guerre. Au point que dans le parti RPM, le bord de Karim et celui de Diarrassouba (sous la bannière des pros-Tréta), multiplient chacun de leurs côtés les tractations pour s’imposer. Déjà, le clan Tréta dévoué pour la cause de Diarrassouba, composé des membres du BPN du RPM discutent des stratégies à adapter pour imposer leur voix.

Pour les observateurs avertis de l’actualité politique, les tractations des pros Tréta, au grand dam du président IBK, sont déjà évocatrices et préoccupantes. Pour d’autres, c’est une manière de fragiliser le président IBK à l’Assemblée à défaut de le faire tomber. Et cette stratégie est bien accueillie par le directoire du RPM. Déjà, on entend dans leur rang des grincements de dents. À écouter certains mécontents, c’est grâce au positionnement du RPM en commune II que Karim a pu être réélu dans une zone où sa côte de popularité était en baisse.

Des grincements de dents  au BPN du RPM

Désormais, ça sent la friture au BPN du Rassemblement pour le Mali (RPM). Avec l’élection de Moussa Timbiné à la présidence de l’Assemblée Nationale, l’entente est désormais la chose la moins partagée dans la formation du nouveau bureau de l’Hémicycle de Bagadadji. Les positions semblent désormais tranchées : d’un côté, la jeunesse RPM au dard bien long cornaqué par le député de la commune V, Moussa Timbiné. De l’autre, la direction du RPM ‘’les Pros-Tréta’’ incarnée par des caciques du parti. 

La pomme de discorde est la nouvelle Assemblée nationale ou plutôt, l’imposition de Moussa Timbiné au perchoir par IBK contre la volonté de la direction du RPM. Pour Karim Keita, en 2020, le parti doit mettre sur la ligne de départ un porte-étendard. Pour lui, cela passe par son ami Moussa Timbiné qu’il pourrait manipuler. Et ce dernier éléphanteau déchaîné aurait même eu l’outrecuidance dit-on en déclarant qu’il postulerait à la présidence du RPM, lors du prochain congrès, et que le parti présentera bel et bien un champion à la prochaine présidentielle.

À peine, Tréta n’a-t-il pas susurré que Diarrassouba ferait bien l’affaire en occupant le fauteuil du palais de Bagadadji.

Pas question ! Répondent en chœur les ouailles qui épousent la vision du  « sphinx » de Koulouba. Le RPM a déjà  son candidat : Moussa Timbiné, martèlent ces derniers. Bref, pour les « Ibkistes », on ne change pas une équipe qui gagne.

Cette guerre pour la présidence de l’Assemblée nationale, a déteint le RPM. Et cela va de soi, sur la coalition EPM, le partenaire de circonstance qui a réélu IBK pour un second mandat.

En effet, entre les membres du BPN des tisserands, les scènes de ménage se multiplient chaque jour depuis quelques temps. Des voix de plus en plus discordantes se font entendre au sein des pros-Karim tapis dans le BPN, à l’égard du RPM.

Certes, l’honorable Karim Keita consulte régulièrement son ami Timbiné, et beaucoup de cadres RPM, proches de lui,  sont dans les instances décisionnelles de l’État, mais, hélas pour une certaine frange de ce parti, cette alliance s’apparente à une camisole de force.

À la tambouille intra-RPM et entre Karim-RPM, les ambitions personnelles s’aiguisent davantage. Et pas besoin de faire Sciences Po. pour percevoir dans la démarche de Karim, pour comprendre qu’il guette dès maintenant, la succession de son père à la présidence du Mali.

En promenant sa silhouette pour conduire Timbiné à engagé la reforme constitutionnelle afin de créer un sénat au Mali, le député de la commune II sait plus que quiconque qu’il joue gros : s’il réussit à briser la glace, il engrangera de gros dividendes politiques. Au contraire, il perdra un gros électorat.

La promesse qu’il impose de tous ses vœux n’est pas gagnée d’avance à l’Assemblée où on estime qu’un député RPM (Moussa Timbiné) a embastillé un autre élu RPM (Diarrassouba).

Au regard de tous ceux qui précèdent, il incombe à Moussa Timbiné tout comme à Karim Keita d’aider  son père IBK, à bien gouverner et non à se jeter à la recherche de postes convoités, qui créent des tensions à l’interne et à l’externe. En bloc, les deux hommes ne doivent pas prêter le flanc à l’opposition, qui va «charger» le pouvoir.

En attendant, le bal des prétendants de l’après-IBK est ouvert.

Jean Pierre James

SourceNouveau Réveil

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