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Libye: la bataille de Syrte aura-t-elle lieu ?

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Des membres de l'Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, à Benghazi, le 7 avril 2019. Esam Omran Al-Fetori, Reuters

En Libye, le sort de la ville de Syrte dépend plus que jamais de l’attitude des puissances étrangères impliquées dans le conflit libyen, et surtout de la volonté de la Turquie qui pousse le Gouvernement d’union nationale (GNA) à prendre cette ville. Le GNA continue de rassembler ses forces près de Syrte, ville côtière stratégique et verrou des terminaux pétroliers. Le camp opposé, représenté par l’armée nationale libyenne dirigée par Khalifa Haftar, est aussi en alerte. Chaque camp, soutenu par ses partenaires étrangers, se prépare à l’étape suivante de cette guerre.

Le gel du front sur le tracé de la ligne du 6 juin, réclamé par la communauté internationale, ne semble pas de mise. Une ligne rouge, pour la Russie comme pour l’Égypte et leurs alliés (l’Arabie saoudite, les Émirats, le Bahreïn et la France) ainsi que l’Armée nationale libyenne. Elle s’étend de Syrte au centre, sur la côte, jusqu’à Sebha, au sud, au fond du désert libyen, en passant par la base aérienne d’Al Joufra.

Les convois du GNA stoppés par l’aviation de Haftar

La Libye se trouve aujourd’hui devant deux scénarios : une bataille à Syrte ou la partition du pays en suivant le tracé de cette fameuse ligne rouge. Dans les deux cas, et attendant une solution qui soit militaire ou diplomatique, le nouveau front se situe à 60 km à l’ouest de Syrte. Depuis le 6 juin, à trois reprises, les convois du GNA qui essayaient d’avancer vers Syrte ont été stoppés net par l’aviation de Khalifa Haftar.

L’ANL a aussi décrété, dimanche, une zone d’exclusion aérienne sur un rayon de 200 km autour Syrte, ville de naissance de Mouammar Kadhafi. Mercredi, l’aviation de l’ANL a fait plusieurs sorties au-dessus de la ville en franchissant le mur du son.

La Turquie fournit ses armes

Les deux camps ont envoyé des renforts ces derniers jours. La Turquie a fourni des armes plus sophistiquées et quelques centaines de mercenaires au GNA depuis le 6 juin. L’Égypte, elle, a amassé ses avions de chasse et ses soldats sur la base de Sidi Barrani à la frontière avec la Libye, tout en utilisant ses cartes diplomatiques pour essayer d’éviter le pire. Sans succès, jusqu’ici.

Mais mercredi, Ankara s’est encore moquée de ces lignes rouges ; ses alliés à Tripoli ont refusé de concert la déclaration de la Ligue arabe, annoncée la veille. L’importance du pétrole et du gaz libyen ont été toujours soulignés dans les récents discours du président turc Erdogan.

Aguila Saleh, le chef du Parlement libyen, commandant suprême des forces armées libyennes selon la Constitution, a annoncé que si Syrte est attaqué, il demandera au nom du peuple libyen l’intervention de l’Égypte. Mais le Parlement basé à Toubrok à l’est est fortement divisé, à l’image du pays.

RFI

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