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Crise Libyenne: La France auteur du chaos, le grand perdant

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C’est bien sur une initiative française que l’opération Harmattan est lancée le 19 mars 2011 contre l’armée du Grand Guide de la Jamahiriya Arabe Libyenne socialiste et populaire, le Colonel Kadhafi qui avait commencé à faire ombrage aux intérêts français. Au-delà des intérêts économiques le président Nicolas Sarkozy voulait effacer les traces du financement de sa campagne par Kadhafi. Il fallait pour intervenir chercher des poux dans la tête du Colonel Mouammar. Qui veut tuer son chien l’accuse de rage. Mettant en avant un simple mouvement d’humeur à Benghazi en Cyrénaïque, la France par la manipulation parvient à convaincre la Ligue Arabe, le conseil de sécurité, l’Union européenne et les États unis du bien-fondé d’une intervention militaire pour éviter un massacre.

Après avoir repris tous les points stratégiques aux mains du Conseil National de Transition, les forces gouvernementales s’apprêtaient à investir la ville de Benghazi, lorsque les premiers avions  de combat français surgissent du ciel pour détruire les tanks du Colonel Kadhafi.  Les choses auraient pu évoluer autrement  si les pays de l’OTAN engagés (il s’agit de la France, du Royaume Uni et des Etats Unis) avaient respecté la résolution 1973  du Conseil de Sécurité des Nations Unies adoptée le  17  mars 2011 qui autorise une zone d’exclusion aérienne.

La réalité ce que la Chine et la Russie qui ont aussi voté la résolution ont été roulées dans la farine. Au même moment Kadhafi s’apprêtait à accepter cette résolution. Mais en bon fumiste le président Nicolas Sarkozy déclarait : « ensemble nous avons décidé d’assurer l’application de la résolution  du conseil de sécurité  de l’Organisation des Nations unies ». Et de poursuivre : « nos forces aériennes s’opposeront  à toute agression des avions du Colonel Kadhafi contre la population de Benghazi. D’ores et déjà, nos avions empêchent les attaques aériennes, d’ores et déjà d’autres avions sont prêts à intervenir contre les blindés qui menaceraient les civils désarmés ».

Le président Sarkozy par qui ce malheur est arrivé  va jusqu’à dire que Kadhafi peut  « encore éviter le pire » en respectant la résolution 1973 du conseil de sécurité des Nations Unies. Ce genre de  propos remonte à l’époque des nazis auteurs de la Shoah contre les juifs. Sarkozy « le nazi » qui est à l’origine de cette agression lâche contre le peuple libyen a eu le courage moral de dire  que : « la porte de la diplomatie s’ouvrira lorsque les agressions cesseront ».

Au même  moment les pays voisins de la Libye à savoir le Tchad, le Niger, l’Algérie et même le Mali qui n’est pas frontalier de la Libye alertaient sur le danger de la chute de Kadhafi. Ces pays ont avancé comme    argument  la résurrection des groupes djihadistes que l’Algérie est parvenue  à maitriser après une décennie de violence qu’on appelle communément la décennie noire avec un bilan de plus de 100 000 morts.

A la question djihadiste, ils ont ajouté la crise migratoire. En effet les portes de l’Europe ont été ouvertes aux migrants  quand l’agression contre la Libye a commencé. Pour maquiller cette agression,  un Conseil National de Transition est créé de toute pièce par Nicolas Sarkozy. Il parvient à faire reconnaitre ce conseil  par 86 pays comme étant la seule autorité légitime de la Libye.

Le 16 septembre 2011, l’Assemblée générale des Nations Unies vote en faveur  de l’attribution au CNT du siège de la Libye à l’ONU faisant de Moustapha Abdel Jalil le représentant légitime de la  Libye. Rappelons que le « traitre »   a été ministre secrétaire du comité populaire général de la justice de la Jamahiriya  sous Kadhafi de janvier 2007 à février 2011.

Après l’assassinat de Kadhafi en octobre 2011 par Sarkozy, son ministre de la défense  Gérard Longuet et l’OTAN, il devient le chef de l’État de la Libye. Mais il n’aura pas le temps de savourer sa traitrise, car, il ne passera qu’un an, 5 mois et 3 jours au pouvoir, c’est-à-dire du 5 mars 2011 au 8 août 2012. Malgré la promulgation d’une nouvelle constitution, le chaos s’installe dans le pays. Les deux perdants sont la France et Moustapha Abdel Jalil le traitre qui est contraint de prendre sa retraite politique.

Depuis la Libye est dirigée comme plusieurs morceaux de papaye, d’abord par les milices, la plus redoutable est celle de Misrata, ensuite le GNA le gouvernement d’Union National dirigé par Fayez El Sarraj contrôle la Tripolitaine. Il a récemment remporté une série de victoires sur   l’Armée   nationale Libyenne dirigée par le Marechal Khalifa Haftar  grâce au soutien de la Turquie qui a dépêché armes et mercenaires djihadistes venus de Syrie.

En  Cyrénaïque  où se trouve    le croissant pétrolier qui était entre les mains de Ibrahim Jadhran, c’est l’Armée nationale Libyenne dirigée par Kalifa Haftar  qui règne en maître, il est soutenu par les Emirats Arabes Unis, l’Egypte et la Russie. Il a tenté en vain de prendre    Tripoli. Pire, il a  été chassé de plusieurs points stratégiques. La France qui a toujours joué  au jeu de cache-cache a été prise la main dans le sac.

Des missiles  de fabrication française abandonnés  ont été saisis par le GNA lors de la prise de la base militaire de  Gharyan  dans le Djebel Nefoussa.  Humiliée la France a décidé de jouer encore au sapeur-pompier, mais sans succès. On peut dire que la France a été le dindon de la farce dans cette crise libyenne. Sa maladresse en Libye est à l’origine de la déstabilisation du Sahel  qui doit faire face aux djihadistes.

Le Mali a payé le prix fort de cette crise  avec l’occupation d’une partie de son territoire.  La France a mis à sac la Libye pour combien de barils de pétrole ? Celle totale peut donner la réponse.  C’est la largesse de Kadhafi qui a permis la libération des infirmières bulgares suite au déplacement de Cecilia Sarkozy ex de Nicolas Sarkozy.

Aissata Djitteye    

SourceLe Triomphe

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