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France, Allemagne, Royaume-Uni… l’Europe face à la menace d’une deuxième vague de Covid-19

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Pennsylvania Commonwealth microbiologist Kerry Pollard performs a manual extraction of the coronavirus inside the extraction lab at the Pennsylvania Department of Health Bureau of Laboratories on Friday, March 6, 2020.

Pour la “première fois depuis des mois”, l’Organisation mondiale de la santé a constaté une augmentation du nombre de cas de Covid-19 depuis une semaine dans plusieurs pays européens. France 24 fait le point sur ces pays, dont certains ont choisi d’instaurer un nouveau confinement.

L’Europe inquiète l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle fait face à une augmentation du nombre de cas “pour la première fois depuis des mois”, a déclaré le directeur de la branche Europe de l’OMS, Hans Kluge, lors d’une conférence de presse diffusée en ligne jeudi 25 juin, depuis Copenhague. Chaque jour, près de 20 000 nouveaux cas et plus de 700 nouveaux décès y sont recensés.

Sans nommer de pays ni fournir de chiffres nationaux, Hans Kluge a précisé que dans onze de ces pays, l’accélération de la transmission a entraîné “une recrudescence très importante qui, si elle n’est pas maîtrisée, poussera les systèmes de santé au bord du gouffre une fois de plus en Europe”.

France 24 fait le point sur ces pays qui font l’objet d’une attention particulière.

  • L’Allemagne se confine dans l’Ouest

C’est outre-Rhin que la situation est la plus préoccupante. Après avoir détecté un cluster dans un abattoir et recensé plus de 1 500 personnes testées positives au nouveau coronavirus, la Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest) a choisi de confiner deux de ses cantons jusqu’au 30 juin au moins. Au total, plus de 360 000 personnes de Gütersloh et 280 000 de Warendorf sont concernées. La mesure implique la limitation stricte des contacts entre les personnes, la fermeture des bars, des cinémas et des musées, et enfin l’interdiction des activités de loisirs dans des espaces fermés. En revanche, les restaurants peuvent rester ouverts mais ils ne peuvent accueillir que des clients d’un même foyer.

  • Au Portugal, Lisbonne sous cloche

Mauvaise nouvelle pour la péninsule ibérique, saluée jusqu’à présent pour sa gestion de la pandémie. Alors que le pays s’apprête à rouvrir ses frontières aux voyageurs de l’Union européenne le 1er juillet, une hausse du nombre de foyers de contagion au Covid-19 a été enregistrée ces derniers jours, principalement dans la région de Lisbonne. Selon les données officielles, entre le 21 mai et le 21 juin dernier, 9 221 nouveaux cas ont été enregistrés dans le pays, dont 85 % dans la région de Lisbonne et la vallée du Tage. Depuis mardi 23 juin, le gouvernement portugais a décidé d’interdire dans cette zone tout rassemblement de plus de dix personnes, et de fermer les cafés et commerces dès 20 heures.

  • Des clusters dormants en France, rebond en Guyane

“La situation épidémique est stable en métropole”, a fait savoir la direction générale de la santé (DGS) mercredi 24 juin, tout en rappelant que le virus continue de “circuler sur le territoire”. Actuellement, 82 clusters sont en cours d’investigation, principalement dans les régions Île-de-France, Occitanie, Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes, où le taux de reproduction du virus est de 1 personne contaminée par personne malade.

Pas d’inquiétude dans les écoles. Deux établissements parisiens ont été fermés cette semaine : l’un dans le 12e arrondissement (3 cas depuis juin), le second dans le 4e (un cas). Mais l’Agence régionale de santé (ARS) précise qu’il ne s’agit pas de clusters.

En revanche, la Guyane connaît une nette accélération de l’épidémie avec 2 827 cas confirmés (+234 cas en 24 heures), 103 hospitalisations, 15 patients en réanimation et 9 décès. Pour l’instant, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a émis des réserves sur un reconfinement.

  • Au Royaume-Uni, la chaleur fait craindre une deuxième vague

La vague de chaleur qui s’abat sur l’Europe, y compris outre-Manche avec un record de 35,9 degrés en juin, a poussé les Britanniques à se rendre sur les plages en masse, jeudi 25 juin. Résultat : les autorités locales ont dû faire intervenir la police pour faire respecter les règles de distanciation sociale. Le conseil municipal de la station balnéaire de Bournemouth, dans le sud, a déclaré un “incident majeur”, déclenchant une intervention coordonnée des services de police et de secours. Il a déploré une attitude “irresponsable” et “choquante”.

La veille, les professionnels de santé britanniques affichaient leur inquiétude concernant une éventuelle résurgence de contaminations dans une lettre ouverte au British Medical Journal. Ils réclamaient une commission “constructive” et “non partisane”, qui évaluerait les zones de faiblesse “où des mesures urgentes sont nécessaires”.

  • En Italie, des foyers de contamination à Bologne et Rome

Les autorités sanitaires italiennes ont appelé à la “prudence” après des “signaux d’alerte” révélant une circulation du virus encore importante. Dans un dépôt de la ville de Bologne (centre), utilisé par une entreprise de transports et de livraisons, 46 cas, dont 44 asymptomatiques, ont été identifiés parmi le personnel, selon la presse locale. Le dépôt a été fermé. Il y a deux semaines, deux foyers de contamination sont aussi apparus à Rome.

  • Les discothèques fermées en Catalogne

“La pandémie à Ibiza : comment le monde de la nuit s’est effondré”, titrait le quotidien El Mundo dès le 18 juin. Une semaine après avoir autorisé la réouverture des discothèques, le gouvernement régional est revenu sur sa décision. Les boîtes de nuit de Barcelone et des alentours sont contraintes de fermer en pleine période estivale. Ne sont autorisées à danser que les personnes qui se connaissent déjà et seulement dans des restaurants ou des hôtels. Objectif : réduire le risque de contagion face à l’arrivée de touristes.

“Nous voulons danser”, ont protesté de leur côté les discothèques de Barcelone. “Une boîte de nuit sans danse, c’est comme un opéra sans musique ou un restaurant sans nourriture”, a asséné le secrétaire général du syndicat des discothèques de Barcelone, Ramon Mas, lors d’une comparution au parlement régional.

L’Espagne a rouvert ses frontières et levé toutes les restrictions à la circulation des voyageurs. Il est toujours obligatoire de maintenir une distance d’au moins 1,5 mètre entre les personnes ou de porter un masque quand ce n’est pas possible.

  • Le cluster des Balkans

Novak Djokovic fait les gros titres de l’actualité depuis le début de la semaine pour avoir organisé un tournoi de tennis dans les Balkans, qui a favorisé la propagation du virus. Le joueur de tennis, numéro un mondial, son épouse, et trois autres joueurs (le Bulgare Grigor Dimitrov, le Croate Borna Coric et le Serbe Viktor Troicki) ont été testés positifs.

Débuté à Belgrade dans un stade bondé, l’Adria Tour s’est poursuivi à Zadar en Croatie. Ces matchs caritatifs ont très vite tourné à la fête débridée, sans aucune distanciation physique, sur les courts, en tribunes et en dehors des stades. Photos et vidéos ont notamment illustré des soirées festives des joueurs au restaurant et en boîte de nuit.

Ces derniers jours, les pays des Balkans ont enregistré un taux de contamination plus élevé, avec près de 200 nouveaux cas par jour en Macédoine du Nord. La Croatie, confrontée la semaine dernière à une hausse allant jusqu’à une trentaine de cas quotidiens, a rétabli la quarantaine de 14 jours – levée fin mai – pour les voyageurs provenant des Balkans. En Slovénie, le port du masque a été réimposé dans les lieux et les transports publics.

France 24

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