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Problématique du devenir du Mali : La solution passe par la remise en cause de la démocratie en cours

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«Lorsque la cause est juste, la foi, le courage, la détermination ne peuvent pas échouer» (Mamadou Konaté).

La répétition, disent les pédagogues, est pédagogique. Rappelons donc que la misère et la désolation ont ratatiné l’honneur et la dignité de notre peuple travailleur, non pas parce que l’État n’avait pas les moyens de satisfaire aux demandes élémentaires et légitimes de ce peuple, mais parce qu’une race de voraces est née de la gestion aveugle et aveuglante de Moussa Traoré. Bien de Maliens se souviennent encore de la preuve par la gestion saine que l’État malien pouvait assurer aux travailleurs le salaire régulier. Témoin ! Un ministre des Finances du président Moussa Traoré a prouvé en six mois de  gestion saine de nos ressources économiques et financières que le Mali pouvait bien payer sans retard les salaires des travailleurs. Comme pour dire que les retards chroniques dans le payement desdits salaires au Mali étaient essentiellement dus à la mauvaise gestion des ressources de l’État, le ministre Soumana Sako a, en l’espace de six mois aux Finances, régularisé lesdits salaires sans recourir au Fonds monétaire international (FMI). Il a tout simplement traqué les délinquants financiers, les très mauvais payeurs des impôts, taxes et cotisations, les affairistes de tout bord tapis dans les rouages de la bourgeoisie militaro-compradore. Ce travail patriotique de Soumana Sako (que certains appellent avec juste raison ‘’Zou salaire’’) a permis aux Maliens de comprendre que la misère populaire et la désolation n’étaient nullement une fatalité, mais bien plutôt la faute de la mauvaise gestion des biens de l’État. Hélas ! Face à des officiers voraces, Soumana Sako s’est arrêté en si bon chemin. C’était en 1987 suite à l’affaire d’or de la Sabena Airlines. Dès lors, notre peuple a compris que seul le combat contre l’apache régime du général Moussa Traoré était salutaire. Ce combat qui avait débuté depuis la chute du régime nationaliste de Modibo Keïta a connu son dénouement tragique le 26 mars 1991. Le bilan de ce combat était des plus macabres: plus de 200 enfants  et femmes du Mali tués pour l’avènement de la démocratie à l’avantage du peuple qui a enduré dans sa chair et dans sa conscience les affres de la gestion calamiteuse de nos affaires par Moussa Traoré et ses hommes.

L’on croyait qu’au Mali la tendance politico-économique qui avait caractérisé cette gestion était désormais derrière nous. Sous son régime, ceux qui travaillaient n’avaient rien et ceux qui ne faisaient rien regorgeaient de tous les biens matériels et financiers. Mais la montagne a accouché d’une souris nauséabonde.

Vingt- neuf (29) ans après l’avènement de la ‘’démocratie’’ multipartiste, le constat est cuisant: les démocrates véreux ont continué à assassiner l’espoir de tout un peuple, espoir né du 26 mars 1991. Ils se sont livrés sans vergogne à l’achat des consciences lors des élections pour avoir les mains et les consciences libres dans leur gabegie avérée. En bons machiavéliques, ces démocrates ont prouvé et enseigné aux Maliens que la fraude et la manipulation n’ont plus d’odeur  et que ce qui compte en ‘’démocratie’’ malienne c’est la politique de l’arrivisme fondée sur l’affairisme, le vol, les détournements de deniers publics. Aujourd’hui, plus qu’hier, la réussite politique et économique est au bout des combines politico-religieuses (les politiciens s’appuyant sur les religieux pour accéder au trône). Quelle démocratie !

Aujourd’hui, le peuple malien souffre de tous les maux. Et comme le ridicule ne tue plus au Mali, ce sont les mêmes démocrates qui sollicitent les bons offices du tyran Moussa Traoré qui a trempé ses mains dans le sang de nos femmes et de nos enfants. Ceux qui sont morts pour cette démocratie ou qui ont été mutilés ou blessés pleurent aujourd’hui. Les démocrates n’ont trouvé plus bon qu’insulter la mémoire des filles et des fils du Mali tombés sur le champ de l’honneur pour l’avènement d’une démocratie par le peuple et pour le peuple. Aujourd’hui,  même pour recevoir la bonne instruction, il faut être fille ou fils à papa. Ces démocrates qui foulent au pied les intérêts fondamentaux de notre peuple travailleur rendront compte à l’histoire. Cette démocratie affairiste a extraverti les consciences populaires au prix de promesses mielleuses et d’argent mal acquis. Sinon qui ose distribuer des centaines de millions à partir de sa sueur ? Les enfants du Mali ne sont pas morts pour cette démocratie bourgeoise qui affame le peuple laborieux. Aujourd’hui pour apercevoir la dignité, l’honneur, la probité morale il faut se servir d’une torche en plein jour. Tellement ils ont foulé au pied toutes les vertus dignes d’une démocratie véritable qui, loin de se résumer dans la tenue d’élections ou dans la liberté de parler, doit assurer au peuple travailleur la nourriture décente, les soins de santé décents, le logement décent et une culture à hauteur de souhait. Sans aller loin, il suffit de savoir ce que des commis de l’État malien et des notabilités ont fait du riz et de la farine destinés cette année au plus démunis dans les coins de distribution. Ils sont pires que le COVID-19 !  Il y en a qui se sont donnés le droit d’en faire des articles de marché. Allez en savoir dans les communes du district de Bamako. Cette attitude peu recommandable de responsables maliens est la conséquence logique de la haute trahison du peuple par les démocrates maliens. Ils ont tué l’espoir en ce peuple depuis le jour où ils ont jugé inopportun le kokadjè réclamé à cor et à cri dans le combat du mouvement démocratique pour la chute  du président Moussa Traoré. Cet assassinat sauvage de cet espoir est chaque jour plus patent. Rien qu’à regarder la fripouille qui couvre les campagnes électorales, à regarder dans les alliances hétéroclites des chats et des souris, l’on ne peut s’empêcher de constater que les gens se servent de la démocratie pour assouvir leurs ambitions personnelles à l’antipode des intérêts fondamentaux du peuple travailleur. C’est donc dire que la démocratie concoctée par les sorciers du mouvement démocratique à la chute de Moussa Traoré ne sert nullement les intérêts supérieurs des masses laborieuses du Mali. Ainsi, de Alpha Oumar Konaré à IBK en passant par ATT, le peule a été emballé dans des combines politiciennes à telle enseigne que dans la conscience populaire aujourd’hui, la probité morale, l’honnêteté et le gain propre sont l’expression de la peste, de la malédiction divine. Cette souillure des consciences nationales par les politiciens maliens s’observent aujourd’hui dans tous les secteurs de la vie nationale. Le peu de crédibilité de notre pays sous la deuxième République est parti en fumée dans le firmament de la désolation et de l’affairisme de la troisième République.

Face à l’échec cuisant de cette démocratie antidémocratique et antipopulaire, il reste à  en opérer une remise en cause si nous voulons réussir le devenir du Mali et des Maliens. Cette remise en question s’impose tant il est évident que le gage de toute démocratie véritable est et demeure la réalisation du mieux- être socio-économique, politique et culturel du peuple.  Le peuple malien a d’énormes ressources pour servir sa cause. Il peut se réaliser parce que sa cause est juste, parce qu’il est un vaillant peuple, courageux et déterminé. Mamadou Konaté nous disait: «Lorsque la cause est juste, la foi, le courage, la détermination ne peuvent pas échouer.»

Fodé KEITA

Inter De Bamako

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