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L’entreprise burkinabè FasoPro, lauréate du prix de la meilleure innovation du forum «Sahel Innov»

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L’Afrique en marche s’est rendue à Niamey, au Niger, où la première édition du forum SahelInnov s’est tenue cette semaine. Une rencontre destinée à promouvoir l’innovation et les start-ups dans la région sahélienne. A cette occasion, la présidence du Niger a remis un prix de la meilleure innovation. C’est l’entreprise burkinabè, FasoPro qui a remporté la récompense de 5 millions de francs CFA, soit plus de 7 500 euros.

FasoPro est une petite agro-industrie qui a vu le jour en 2014 à Ouagadougou. Elle fabrique des aliments à base de chenilles de karité. Vendus dans la rue et consommés frais durant la saison des pluies, ces insectes offrent un potentiel nutritionnel important. Kahitouo Hien, fondateur de FasoPro : « Nous avons mis au point quatre types de produits. Ce sont toutes des chenilles à croquer, c’est un peu comme des chips. Et on a aussi des biscuits à la chenille, des petits gâteaux, on cache des chenilles dedans pour ceux qui ont peur de la forme de la chenille. Et après, on a de la poudre de chenille pour assaisonner les plats et enfin nous avons des chenilles fraîches que nous conservons sur 18 mois. C’est un aliment vendu aux abords des voies et considéré comme un aliment pour les pauvres. Donc, avoir des produits à base de chenilles disponibles dans les surfaces de grandes marques à Ouagadougou c’est vraiment une innovation majeure. »

Aujourd’hui, les produits de FasoPro sont distribués dans 200 points de vente à Ouagadougou et Bobo Diolassou. En trois ans, l’entreprise est passée de 4 à 50 millions de francs CFA de chiffre d’affaires, soit plus de 76 000 euros. De quoi rémunérer convenablement ses huit employés et les collectrices de chenilles. « Effectivement, il y a un réseau de 400 femmes qui sont formées et qui collectent des chenilles de qualité pour nous. Elles ont une capacité de collecte d’environ 10 tonnes sur trois mois. Nous, nous payons les chenilles au kilo avec ces femmes, alors que sur le marché traditionnel, elles les vendent à la tasse, surtout elles perdent de grande quantité parce qu’elles n’arrivent pas à conserver. Nous, nous les payons au kilo, 2 000 francs CFA environ le kilo. Ce qui représente environ trois fois plus que le prix sur le marché traditionnel. »

Alors que l’Afrique dispose de la plus forte croissance démographique au monde, FasoPro voit dans les insectes un véritable potentiel pour assurer la sécurité alimentaire du continent. « Ces sachets, les détaillants, les boutiques les revendent entre 600 et 700 francs CFA au consommateur final. Il y a 70 grammes par paquet. L’objectif est justement de rendre les chenilles disponibles toute l’année et à un prix fixe et accessible à tous. D’ici à l’horizon 2050, on sera 50 milliards d’habitants sur la terre. Aujourd’hui, les sources de protéine existantes ne sont pas du tout environnementalement viables et donc on est résolument engagés, on pense que c’est vraiment l’avenir de l’alimentation humaine pour ce qui concerne, en tout cas, la ressource en protéine. »

Aujourd’hui, FasoPro travaille à la mise au point de barres protéinées pour lutter contre la malnutrition et souhaite aussi développer des fermes d’élevage de chenilles.

 

Source: RFI

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